Projet Pons pour l’aérodrome de Salon-Eyguières: Communiqué de France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur

Considérant :

  • le fort enjeu de biodiversité dans la plaine de la Crau,
  • l’importance de sauvegarder une bonne qualité de vie,
  • la nécessité de faire du bon usage de l’eau,
  • la nécessité de protéger les sols,

France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur remet en question le bien fondé de cette démarche.

La commune d’Eyguières porte le projet d’aménager et de moderniser l’aérodrome d’Eyguières-Salon, projet soumis à enquête publique du 16 juin au 16 juillet 2022. Démesuré, il se présente comme un méga-projet, sans aucun lien avec une démarche d’intérêt public et base ses fondements sur une juxtaposition d’activités à vocation purement commerciales.

  • Création d’une base de loisirs autour des sports mécaniques et aéronautiques extrêmement bruyants
  • Achat de plus de 40 kartings thermiques et réouverture de la piste super motard
  • Allongement de 70% de la piste « compétition » actuelle sur la zone sports mécaniques
  • Création de la 1ère école de voltige
  • Développement des loisirs aéronautiques comme l’initiation à la voltige;
  • Ouverture possible de l’aviation dite « d’affaires »
Des risques pour la biodiversité locale mal évalués

Ce projet représente un risque pour la biodiversité locale, de nombreuses espèces pouvant fréquenter le site (oiseaux des Alpilles, dont l’aigle de Bonelli, une espèce menacée et protégée). Pourtant l’étude d’impact du projet est largement insuffisante, il manque des données quantitatives et qualitatives des impacts sur la faune et la flore.

Une pollution sonore aggravée

Le survol des avions, ULM, les compétitions de karts et de motos généreront une pollution sonore et une pollution atmosphérique. Ces pollutions vont donc dégrader la qualité de vie des habitants d’Eyguières et des alentours.

Une pollution possible de la nappe de Crau

Compte tenu de la proximité de la nappe de la Crau et de la forte perméabilité des sols dans le secteur, le projet risque de polluer l’eau dans ses phases de travaux et d’exploitation. Ceci n’est pas acceptable alors que l’eau est un bien commun que l’on doit préserver, tant en qualité qu’en quantité. De plus, cette modernisation de l’aérodrome va surement engendrer une augmentation de la fréquentation du site, et donc un accroissement des besoins en eau potable. Quel est le bien-fondé de l’utilisation d’eau potable pour des loisirs, dans un contexte où les sécheresses sont de plus en plus précoces et sévères dans notre région ?

Le site de l’aérodrome n’est pas relié au réseau public de distribution d’eau potable. Le projet prévoit que l’alimentation en eau potable des bâtiments soit réalisée par le biais d’un forage existant, présent sur site. Or, ceci doit d’abord faire l’objet d’une demande d’autorisation.

Artificialisation des sols

Le projet implique un agrandissement du site de l’aérodrome et la construction d’infrastructures routières supplémentaires. Ceci contribuerait donc à une artificialisation des sols ce qui va accentuer leur imperméabilisation et aggraver le risque d’inondation dans la plaine. A cela, s’ajoute l’impact sur la biodiversité, puisque toute nouvelle infrastructure artificialisant les sols peut nuire aux habitats naturels des espèces présentes dans le secteur.

Greenwashing

Le projet prévoit d’installer des panneaux photovoltaïques sur des hangars neufs et des ombrières. Nous restons vigilants quant à de tels projets repeints en verts pour se rendre plus acceptables. Il n’y a rien de compensatoire à mettre de l’énergie solaire sur un site de loisirs énergivores, tout cela au dépend de la biodiversité.

FNE PACA considère donc que ce projet va nuire à la richesse environnementale du secteur de la Crau. Nous en questionnons d’ailleurs son utilité pour les habitants des communes à proximité. Nous estimons en outre que ce projet n’a pas d’étude d’impact correctement réalisée.

Nota:

France Nature Environnement (FNE) est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Créée en 1968 sous le nom de Fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN), elle est reconnue d’utilité publique en 1976. Elle est la porte-parole d’un mouvement de trois mille associations, regroupées au sein de quatre-vingts organisations adhérentes, en métropole et outre-mer1. Le logo de la Fédération est le hérisson, sa signature est « Unis pour un monde vivable ».