Le Préfet de Région demande l’annulation du contrat de concession concernant l’aérodrome de Salon-Eyguières

C’est désormais acté : Comme nous avons pu nous en assurer auprès du Tribunal Administratif de Marseille, les services de l’État ont demandé à la Justice d’annuler le contrat de concession signé le 19 avril 2023 entre Henri Pons, Maire d’Eyguières et la SEMOP qu’il préside lui-même.

Le Registre général du Tribunal fait état d’un déféré préfectoral enrôlé en date du 8 avril dernier.

En d’autres termes, la Préfecture est arrivée aux mêmes conclusions que l’AUPASE et l’opposition municipale :

La concession de l’aérodrome est illégale.

Bon à savoir : Le contrôle effectué par le préfet est un contrôle de légalité. Il ne vérifie pas si l’acte est pertinent, seulement s’il rentre dans le cadre de la loi.

Également intéressant : Pour devenir exécutoire, outre leur publication et leur notification aux intéressés, les contrats de délégation de service public doivent être transmis au préfet qui vérifie la conformité de l’acte pris par la commune avec les dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

Si l’examen sur le fond et la forme conduit à relever des irrégularités, le préfet adresse à la collectivité un recours gracieux dans un délai de deux mois à compter de la réception de l’acte, en précisant la ou les illégalités dont l’acte est entaché et en demandant sa modification ou, comme dans notre cas, son retrait.

Et si la collectivité ne réserve pas une suite favorable au recours gracieux (refus ou rejet implicite), le préfet peut déférer au tribunal administratif l’acte qu’il estime illégal. Il dispose en la matière d’un pouvoir d’appréciation.

Or, dans le cas qui nous intéresse, il paraît évident que la Préfecture a demandé à Henri Pons de retirer le contrat. Pour s’en convaincre il suffit de se rappeler les récents propos du maire devant le Conseil Municipal quand il évoquait avoir reçu un « courrier » de la part de la Préfecture auquel il disait avoir répondu.

Il est désormais évident que le « courrier » pudiquement mentionné était une demande explicite du Préfet de retirer le contrat de concession.

Et l’enrôlement du déféré au Tribunal Administratif signifie que le Maire a refusé de retirer le contrat ou qu’il n’a pas répondu au Préfet (ce qui équivaudrait au même).

Par voie de conséquence, il est permis de considérer que le projet « aérodrome » n’a plus aucune chance de voir le jour.

À retenir également : Le déféré préfectoral peut aboutir à l’annulation, rétroactive et à l’égard de tous, du contrat.

Avis à Messieurs Champanhet, Signoret et Dieumegard : Cela signifie que tous les actes pris par la SEMOP et notamment les factures émises par STEM AERO seront nuls et de nul effet.

Revenez vite sur notre site pour plus de précisions.

La lettre de Monsieur Pons

En pleine trêve des confiseurs, les propriétaires des hangars de l’aérodrome municipal ont reçu un courrier recommandé de la part du Maire d’Eyguières.

Ceci dit, rassurez-vous, s’il s’agit en effet d’un événement rare, il ne s’agissait pas des vœux du maire, et encore … !

En introduction, les heureux destinataires de la lettre apprendront en effet qu’ils « occupent actuellement des hangars sur le site de l’aérodrome de Salon-Eyguières, propriété exclusive de la commune d’Eyguières et relevant de son domaine public ».

Notre avis :

Monsieur Pons se répète et prend ses désirs pour des réalités.

Une contre-vérité ne devient pas plus vraisemblable parce que l’on la répète inlassablement.

Faut-il rappeler que la Cour européenne des Droits de l’Homme s’était déjà exprimée sur le sujet et qu’elle a écarté tout automatisme d’un transfert de propriété des bâtiments construits sur le domaine public à l’issue d’une autorisation ?

De toute évidence, le maire d’Eyguières doit être convaincu que les décisions de la Cour Européennes ne sont pas applicables au Ponsistan.

Autre élément intéressant : Après avoir essayé de rebaptiser l’aérodrome en « Aérodrome Eyguières-Les Alpilles » et après avoir fait installer des pancartes en ce sens sur toutes les clôtures de la plateforme, Henri Pons semble vouloir enterrer silencieusement cette appellation jamais officialisée.

Pour le surplus du courrier reçu par les propriétaires des hangars, retenons qu’il porte sur le recensement des aéronefs présents sur l’aérodrome.

S’il n’est à priori pas anormal que le gestionnaire d’un aérodrome, s’il en est, établisse un état des appareils présents, il convient toutefois de relever qu’un tel recensement n’a pas eu lieu depuis l’automne 2018.

A défaut de pouvoir mettre en place sa SEMOP, le Maire Pons tente donc de mettre à jour sa base de données au but de pérenniser ses « taxes d’atterrissage des avions basés ».

Rappelons que cette contribution en tous points inégalitaire (déjà son nom l’indique) est en fait une invention « héritée » du conseiller aéronautique Monsieur François André, désormais prétendument « bénévole » et en tout cas invisible sur l’aérodrome depuis des mois.

Dans une première procédure judiciaire (deux douzaines d’autres sont en cours de lancement), la Justice avait pourtant déjà annulé ces taxes.

Le maire d’Eyguières persiste donc à réclamer une taxe jugée illégale.

En réponse à une question posée par Madame Audrey Touron lors du dernier conseil municipal, Henri Pons s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet. La réponse récoltée par l’élue d’opposition ne manque pas d’intérêt en ce que l’édile déclarait que :

« Jusqu’en 2018, les aviateurs payaient sans problème ces redevances. »

Et que :

« En 2018, avec la mise en place de la régie, ils ont commencé à être de mauvaise volonté et à ne plus vouloir payer. Pourtant, les sommes réclamées sont liées aux services rendus … »

Eh bien non !

S’il est vrai (le Maire le cite lui-même) que le Code de l’aviation civile stipule que « la redevance doit être compensée par un service rendu », il est de notoriété publique que la quasi-totalité du budget de la régie d’aérodrome est absorbée par des salaires payés à des personnes qui n’ont pas été vues sur la plateforme depuis des mois. Par voie de conséquence, la commune n’est pas capable d’entretenir l’aérodrome et encore moins de le faire évoluer.

La Mairie d’Eyguières ne pourra donc pas sérieusement prétendre offrir le moindre service aux usagers de son aérodrome qui est totalement dépourvu d’accueil, d’adduction d’eau potable, de toilettes, de tout-à-l’égout, d’aide au stationnement, de surveillance, de défense contre l’incendie etc…

Ainsi, il paraît désormais évident que le seul motif du maintien de cette taxation illégale réside dans la promesse de Monsieur Pons selon laquelle :

« Le fonctionnement de l‘aérodrome en régie ne coûtera pas plus d’une tasse de café à chacun des Eyguiérens. »

Henri Pons

Décidément, Monsieur Pons doit avoir des difficultés avec les chiffres : Quand Madame Touron lui demandait le 13 décembre dernier de confirmer que le montant global en jeu dans les procédures en annulation des taxes s’élève à 35 000 euros, l’édile a indiqué devant son conseil municipal que le montant des taxes par demandeur était entre 500 et 600 euros et qu’il évaluait donc le montant total en jeu à 8 000 euros.

Notre avis :

Au vu de cette prouesse de comptabilité créative, le comptable public aura de quoi se faire des cheveux blancs le jour du jugement à intervenir dans les dossier des taxes d’atterrissage.

Aérodrome de Salon-Eyguières : 60 fermetures en quatre ans …

Nous y avons pensé et la régie d’aérodrome d’Eyguières l’a fait :

Depuis sa mise en place en avril 2018 (« pour quelques mois »), cette régie aura réussi l’exploit de fermer à 60 reprises l’aérodrome dont elle est censée avoir la charge.

Inouï !

Et pour ce jubilée, on aurait tort de se gêner, la fermeture décrétée s’étire carrément sur trois demi-journées.

Un festival à huis clos en quelque sorte ! Et en matière de festival, on croit savoir qu’à Eyguières, on s’y connait !

De plus, le NOTAM publié pour l’occasion stipulant uniquement la fermeture de l’aérodrome, la grande majorité des utilisateurs et les avions de passage potentiels sont laissés, une nouvelle fois, dans l’ignorance totale des raisons qui y auront y conduit.

Mystère et boule de gomme !

Heureusement qu’un nombre limité d’acteurs de la plateforme, dont notamment le « président » d’un obscur « collectif de propriétaires de hangars », en toute vraisemblance à ce jour sans existence légale, recevront un mail signé « La Régie » qui les informe que :

Nous prévoyons une opération de tonte les 9, 10 et 11 mai prochains de 5.00 à 10.00 UTC.  Un NOTAM sera prochainement publié.

Visiblement, il n’y avait plus personne dans cette régie d’aérodrome qui serait légalement habilité à signer pour elle : le conseiller aéronautique Monsieur François André s’étant récemment déclaré « bénévole » et le directeur de la régie, nommé dans des conditions à l’évidence totalement irrégulières, ont dû être écartés successivement des manettes.

De source bien informée, nous apprenons en effet qu’en mairie, plusieurs personnes auraient récemment changé de bureau.

De plus, inutile de réitérer ici que l’AUPASE, pour pouvoir effectuer la tonte dans de bonnes conditions, n’a jamais fermé la plateforme mais s’est limitée à la réserver aux aéronefs basés.

Il est bien évidemment plus facile de tout fermer : la « supervision de l’aérodrome » telle que stipulée dans les arrêtés successifs de nomination de Monsieur François André, devient effectivement difficile quand on se trouve à près de 300 km du site à surveiller. Ne parlons pas non plus des prix actuels de l’essence, notamment quand on est bénévole.

Notons à toutes fins utiles que, pour une fois, entre l’annonce par mail quasi confidentielle et le NOTAM publié, il n’y avait pas de cafouillage entre heures universelles et heures locales.

On s’améliore !

Reste donc à observer ce qui se passera sur place pendant les trois matinées de ce début de semaine.

Retenons qu’à ce rythme, la communauté des utilisateurs pourra bientôt fêter les 100 fermetures d’un aérodrome de loisirs.

Notre site ne manquera pas de s’en faire l’écho.

Cape Canaveral en Provence ?

Ces derniers jours, le cocorico était assourdissant dans la plaine de la Crau.

À lire la communication de Monsieur Pons, Maire d’Eyguières, on aurait presque pu croire que la NASA allait choisir Eyguières pour ressusciter la navette spatiale.

En effet, le 28 janvier dernier, l’édile publiait le tonitruant message qui suit sur son site Facebook :

On avait déjà vu l’hypothèse de la rentabilisation des investissements de la SEMOP par la vente de glaces aux enfants des visiteurs.

Aujourd’hui, c’est la voiture volante qui est à l’ordre du jour.

Non content d’avoir brûlé une partie des pistes du Centre d’aéromodélisme de la Crau avec ses essais en 2018, Monsieur Zapata, pilote de Jet-Ski, voudrait donc revenir à Eyguières avec un nouvel engin volant dont l’utilité pour l’humanité reste à prouver.

Il y a pourtant des références historiques.

Certains de nos lecteurs se souviendront peut-être de « Rocket Man », l’homme fusée qui avait fait une entrée remarquée à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.

Près de quarante ans après, Monsieur Franky Zapata se produira aux cérémonies du 14 juillet 2021 à Paris sur le modèle de son illustre prédécesseur américain et traversera ensuite la manche avec son engin fixé sur le dos.

Les annonces sur Facebook de Monsieur Pons relèvent donc plus du cirque que d’une quelconque sensation technologique.

Le site internet de Monsieur Zapata demeure d’ailleurs remarquablement silencieux (c’est le cas de le dire) au sujet du bruit produit par son engin et de la consommation en carburant de ce dernier.

Ce que nous savons, c’est que le « Flybord » consommait 20 litres de kérosène en dix minutes, avec ses quatre mini-réacteurs.

Or, la voiture volante baptisée « Jet Racer » est censée compter 10 réacteurs !

Il n’est surprenant que le site de Monsieur Zapata se cantonne à indiquer pudiquement que l’autonomie de l’engin serait « relativement faible » et que « son autonomie (fait) de cette machine le moyen de déplacement le plus pratique pour des courtes distances. »

Un déplacement de Marseille à Montpellier comme évoqué à titre d’exemple semble donc hors de portée.

De plus, déjà le « Flybord » avec ses quatre turboréacteurs faisait monter le niveau sonore jusqu’à 120 décibels, « seuil de la douleur, selon les organismes spécialisés », comme le précisait France-Info.

Imaginons donc un engin forcément plus lourd avec dix turboréacteurs.

Les instances de la Ligue des Alpilles et du Parc Naturel Régional apprécieront, c’est certain.

On nage en plein rêve de mobilité douce, d’écologie, de développement durable et de préservation de la biodiversité.

Bravo Monsieur Pons, référent « mobilité douce » de la Métropole !

On pourrait aussi nous expliquer à l’occasion l’utilité d’un engin capable d’élever une charge de 200 kg à 3.000 mètres d’altitude avec un décollage vertical.

Force est de constater que le « Jet Racer » ne sera en aucun cas une voiture mais bel et bien un aéronef. Et, en tant que tel, l’engin n’échappera pas à la réglementation aérienne.

Franky Zapata a d’ailleurs expliqué au « Parisien » que pour rendre accessible ce type d’engins au commun des mortels, « il faudra limiter les manœuvres incombant aux humains et laisser le pilotage à l’informatique. »

Le contrôle aérien, déjà bien occupé avec le trafic aérien actuel, n’attendait plus que ça :

Un engin radiocommandé, volant en automatique, avec des passagers dépourvus de la moindre compétence pour en prendre le contrôle en cas de problème… le cauchemar de tout contrôleur aérien.

C’est à se demander pourquoi les compagnies aériennes équipent chacun de leurs avions de deux pilotes qualifiés. Et pourquoi, d’après vous, faut-il disposer d’une expérience de 1.500 heures de vol pour devenir ne serait-ce que co-pilote aux États Unis ?

La démocratisation d’une voiture volante, quelle qu’elle soit, ne sera donc pas envisageable avec les techniques actuelles et en encore moins avec des moyens de propulsion alimentés au kérosène.

De plus, pour sa conduite, il faudra nécessairement une licence de personnel navigant.

À voir le style de l’annonce sur le site Facebook du Maire Pons, on pourra également se demander à qui la commune confie actuellement sa communication officielle …

Une fois n’est pas coutume, dira-t-on.

Rappelons qu’en 2021, Henri Pons n’avait pas hésité à attribuer un marché de communication de près de 200.000 € hors taxes, soit 240.000 € TTC, à … un magasin de prêt-à-porter (!!!) de Six-Fours-Les Plages dans le Var pour son « Festival d’Eyguières » …

Par ailleurs, si l’engin volant de Monsieur Zapata avait une quelconque utilité militaire, sa présentation aurait eu lieu au Salon du Bourget plutôt que sur un aérodrome de loisirs, situé de surcroît en dessous d’une pléiade d’espaces aériens contraignants.

Constatant que Monsieur Zapata se fera successivement « interdire de séjour » à Sausset-Les Pins et d’autres communes alentours, la DSAC Sud-Est se rapprochera en 2017 de l’AUPASE pour élaborer la « solution » Salon-Eyguières, considérée comme moins sujette à des problèmes de riverains.

Eyguières est donc plutôt une solution de repli pour des tests d’engins bruyants et polluants qu’un endroit choisi pour présenter une sensation mondiale.

Pas de quoi pavaner en somme, Monsieur Pons !

Franky Zapata n’a d’ailleurs rien inventé.

Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et président de l’association « Aviation Sans Frontières » rappelle que:

« En 1909, lorsque Louis Blériot avait franchi La Manche, c’était un exploit. Il fallait qu’il traverse à tout prix parce qu’il était ruiné par son invention. Et le journal The Daily Mail lui proposait un prix équivalent aux 2 millions d’euros d’aujourd’hui, ce qui n’était quand même pas rien. Aujourd’hui on fait toujours des progrès comme ça. Mais ce n’est pas vraiment une invention. Ce n’est pas nouveau. En 1984, il y avait déjà un « rocketman », que l’armée américaine avait subventionné. Il avait ouvert les Jeux Olympiques de Los Angeles, dans le stade ».

Initialement annoncé par « Le Point », le lancement officiel de la voiture volante devait d’ailleurs avoir lieu à Hawaï avant Noël 2019.

Trois ans plus tard, on pouvait lire sur le site Facebook de Monsieur Zapata qu’en date du 28 janvier dernier (2022), il attendait toujours que les autorités autorisent la voiture volante à voler…

Et cette autorisation n’est de toute évidence pas sur le point de lui être délivrée.

Contacté par téléphone, Monsieur Bernard Berger, Directeur de la régie municipale d’aérodrome, déclarera en date du 23 février que « la manifestation est reportée à une date ultérieure non définie à ce jour. » Il confirmera également qu’il était bien prévu une fermeture de l’aérodrome de cinq, voire six jours, pour la mise en place des structures d’accueil dont un chapiteau.

Après 57 fermetures de la plateforme depuis la mise en place de la régie municipale en avril 2018, qu’importent cinq ou six jours de plus !

Et le Directeur de la Régie au statut administratif pour le moins discutable d’ajouter que :

« De toute façon, je ne demanderai pas conseil aux usagers. Ils seront informés de la date retenue lorsque la régie estimera qu’il est temps de le faire. »

Bernard BERGER

Nous nous dispenserons ici d’évaluer la qualité de ces propos.

Des sources généralement bien renseignées indiquaient depuis plusieurs jours que la Préfecture avait d’ores et déjà émis un avis défavorable à la tenue de cet « immense événement de dimension internationale » annoncé par Henri Pons.

En même temps, « Le Régional » relatait que « selon (ses) informations, celui qui est déjà à l’origine du Flyboard Air, n’a pas eu les autorisations nécessaires pour dévoiler la JetRacer, sur l’aérodrome d’Eyguières.« 

Dans un courriel daté du 25 février dernier, le Bureau des Polices administratives des Bouches du Rhône informera le Président de l’AUPASE que :

« La Préfecture n’instruit actuellement aucune demande en ce sens. »

Un tel positionnement de l’administration ne surprend guère, étant donné que le décret régissant la réserve naturelle spécifié bien dans son article 15 qu’ « Il ne peut y avoir des perturbations sonores excessives. »

Dans une communication préalable à tout examen de dossier, les services préfectoraux indiquent d’ailleurs que pour la tenue de manifestations aériennes « sont notamment interdits les réserves naturelles nationales ou les parcs naturels nationaux ».

Bien le bonjour de l’outarde canepetière, espèce protégée !

Pour le surplus, rappelons également les termes de l’arrêté du 10 novembre 2021 relatif aux manifestations aériennes. Les dispositions règlementaires contenues dans ce dernier devraient être le coup de grâce à la présentation annoncée à grand renfort de publicité par la Mairie d’Eyguières.

Retenons dans l’intervalle que Cape Canaveral restera en Floride.

Les derniers cafouillages sécuritaires de la Régie municipale d’Aérodrome

19/06/2021

Quand, en date du 30/05/2021, nous évoquions sous le titre « Les diligences de Monsieur François André ( suite et certainement pas fin ) » la gestion totalement défaillante de l’aérodrome par la régie municipale et son conseiller aéronautique, nous ne pensions pas devoir revenir sur le sujet à quelques jours seulement d’intervalle.

Force est de constater que depuis quelques jours, et, faute de surveillance efficace des installations par le gestionnaire municipal, de nouveaux incidents affectant la sécurité de l’aérodrome de Salon-Eyguières se sont produits.

La première des deux affaires que nous allons vous conter ici débute par un mail de la régie aux Présidents des Clubs de la plateforme :

Bonjour messieurs les présidents, 

​Je vous prie de noter la fermeture de la piste 09 27 pour exercice RGA sur la demi piste ouest 09 27 le 10 juin de 05H00 à 10H00. (NOTAM en cours de préparation)

L’activité est contenue à l’ouest du croisement ce qui laisse libre l’utilisation des autres pistes.

Bien cordialement

François ANDRE

Une fois le NOTAM annoncé mis en ligne, il s’avéra qu’il s’agissait, pour les horaires concernés, de 0500-1000 UTC, ce qui ne paraissait pas être une évidence à la lecture du mail précité du conseiller aéronautique, d’autant que des erreurs du genre se sont déjà produits par le passé.

Notons cependant que, pour une fois, le NOTAM était publié avec un préavis raisonnable.

Marc LAUER, référent sécurité du nouveau bureau de l’AUPASE, contactera alors la régie pour quelques précisions quant à la nature de l’exercice RGA cité, en ces termes :



Bonjour M. André,

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste cet exercice sur une piste d’aviation par une unité par essence dédiée aux opérations de terrassement et son intérêt pour les usagers aéronautiques payants que nous sommes depuis que votre administration de tutelle nous impose une redevance d’atterrissage ?

Bien cordialement,
Marc LAUER, Président ACRL


La qualité de la réponse apportée par le conseiller aéronautique est digne d’un communiqué du Quai d’Orsay :

Monsieur le Président,

Le RGA est une unité de la défense de notre pays. Nous savons tous ce que nous devons à celles et ceux qui paient quelquefois de leurs vies leur participation aux interventions extérieures. Nombre de nous ont une expérience professionnelle dans l’armée de l’air et connaissent parfaitement les missions du RGA. Il ne nous serait pas supportable de mettre le moindre frein à leur entrainement pour assister leurs camarades sur les théâtres extérieurs. C’est bien ce dont il s’agit, et nous le savons tous depuis le temps que cette unité utilise notre terrain pour se préparer. Pour nous tous, le prix à payer n’est qu’une très faible pénalité d’usage partiel des pistes et de manière très peu fréquente.

L’accueil de cette unité devrait s’accompagner d’un enthousiasme sincère et citoyen et d’une bien légitime fierté.

J’espère que cette mise au point superfétatoire se suffira à elle-même et de manière définitive.

Bien cordialement

François ANDRE

Cet appel pathétique à la solidarité avec les troupes de la République date du 09 juin.

Le lendemain, comme prévu, le RGA investira la partie ouest de la piste 09/27, couvert par le NOTAM ci-dessous, sans pour autant que les utilisateurs sachent en quoi consiste l’intervention.

D2524/21 NOTAMN
Q) LFMM/QMRLC/IV/NBO/A /000/999/4339N00501E005
A) LFNE B) 2106100500 C) 2106101000
E) PISTE 09/27 NON REVETUE FERMEE.


Si l’occupation de la piste 09/27 était donc connue, il n’en était pas de même de celle de la piste 15/33 alors même que le message adressé par Monsieur François André aux présidents indiquait, rappelons-le :

« L’activité est contenue à l’ouest du croisement ce qui laisse libre l’utilisation des autres pistes. »

Quelle surprise, et surtout quel danger, de découvrir du personnel sur le seuil de la piste 15 au matin du 10 juin 2021.

De toute évidence, la Régie s’était résolue à procéder à des travaux de peinture des chevrons blancs.

Pourtant : pas d’annonce préalable, pas de mail, pas de NOTAM …

Il y aurait eu semble-t-il un message radio puis … plus rien, pas de veille de la fréquence 119,575, pas d’annonce des mouvement de véhicule pour emmener puis récupérer le personnel positionné sur la piste en service, vraisemblablement sans écoute radio.

Ne parlons pas non plus d’une quelconque inspection des pistes après les interventions tant sur la 09/27 que sur la 15/33.

A cela s’est ajouté, le même jour, une opération de fauchage le long de la piste ULM, puis du TWY entre C et E, en interdisant de fait l’usage, toujours sans NOTAM, sans préavis, sans annonce.

Voilà pour l’épisode « incursion de piste par du personnel technique ».

Malheureusement, et une fois de plus, ce n’est pas tout.

Le deuxième dossier débute à la mi-mai quand des pilotes constatent une incursion de la piste 09/27 par les moutons alors que cette piste était en service.

Les REX rédigés à ce sujet ont amené le référent sécurité de l’AUPASE à contacter la régie pour disposer de la convention établie avec le berger, connaître les consignes qui lui ont pu être fournies, les zones qui lui ont été autorisées et avoir un n° de téléphone où le joindre en cas de nécessité (typiquement, pour lui demander de dégager la piste en service).

Un CRESAG sera également adressé à la DSAC dans la foulée.

Après 4 relances auprès de la régie restées sans réponse satisfaisante, le Président de l’Aéroclub Rossi Levallois décide de saisir la DSAC de ce problème de sécurité que la régie ne permettait pas de résoudre.

L’intervention de la DSAC a finalement amené la régie à communiquer la convention, la carte des zones permises au berger (les pistes n’en font pas partie) et un n° de téléphone, précisant par ailleurs que le berger avait été « sermonné » et que sa zone d’évolution lui avait été rappelée.

Fort bien.

A la lecture de la convention précitée, on apprendra cependant que le document liant la mairie d’Eyguières à ce berger ne contient que deux fois le mot « aérodrome » et à aucun endroit, les mots « piste », « avion », « planeur » ou « sécurité », pour ne citer que ceux-ci.

L’amateurisme à son paroxysme.

Il est donc peu probable que le berger ait été, non pas formé mais ne serait-ce que sensibilisé à la sécurité aérienne.

On pouvait cependant penser qu’après avoir été a minima « sermonné », il n’occuperait plus les pistes.

Et pourtant, piste 15/33, image du 11/06/2021 :

En résumant, on ne pourra que rappeler les paroles de Monsieur Pons, Maire d’Eyguières, qui déclarait lors d’un récent Conseil Municipal :

« Moi, les textes, je n’y comprends rien ».

A voir les cafouillages ci-dessus rapportés, il est à supposer que le personnel de la régie municipale, pourtant depuis trois ans en charge de la sécurité d’un aérodrome ouvert à la circulation aérienne publique, n’y comprend pas davantage.

Adieu, Michel !

02/06/2021

Notre ami Michel Sudre nous a quittés.

Emporté en quelques semaines par la maladie, il aura été animé jusqu’au dernier jour par le souci des destinées de « notre » aérodrome.

Avec plus de 9.000 heures d’expérience en vols d’essais et d’ouverture de domaines, responsable d’un groupe de navigants, il disposait d’une grande expérience de la conduite des machines et des hommes.

Diplômé MNE de la promotion 1973 de l’EPNER, il termina sa carrière comme Chef Mécanicien Navigant d’Essais à Marignane (Sud- Aviation, SNIAS, Aérospatiale, EUROCOPTER,…).

Particulièrement attaché à la famille Dauphin, il participa à différents premiers vols et records et surviva au crash du premier prototype du Super-Puma en juillet 1980 suite à une rupture de pale en vol, ce qui lui vaudra une épaule cassée et quelques ennuis vertébraux. Il travaillera beaucoup sur Dauphin bimoteur (1er vol SA365N le 31/3/79, record du monde de vitesse Paris- Londres sur AS365N le 8/2/80, record du monde de vitesse sur base de 3km avec le Dauphin Grande Vitesse le 19/11/91) mais volera sur toute la gamme de la Société.

Passionné d’Aéroclub, il fut président de l’AC Louis Rouland de 1988 à 1992 et créa la section voltige de ce club après avoir débuté avec quelques passionnés chez Dassault Voltige à l’école Jean-Marie Saget.

Par la suite, il nouera un accord avec Dassault Voltige pour voler en commun à Eyguières, et se battera pour l’homologation de l’axe voltige à la verticale.

Pilote, mais aussi constructeur amateur appliqué, hélas il n’aura pas le plaisir de faire décoller son deuxième « Silent Twister », la maladie en ayant décidé autrement avec une rapidité déconcertante.

Autant homme de lettres que technicien, Michel Sudre aura été pour des années un des piliers de l’Aupase dans son combat pour la sauvegarde de l’aérodrome de Salon-Eyguières.

En même temps, notre blog perd un auteur brillant et perspicace.

Son bon sens et son humour nous manqueront.

Nos pensées sont aujourd’hui avec son épouse Claudette et ses fils Laurent et Erik.

Bon vol, Michel !

La triste affaire de l’Algeco

15/02/2021

Printemps 2018. Un beau matin, tels jadis les gendarmes de Saint Tropez découvrant le vaisseau spatial des extra-terrestres, les usagers de l’aérodrome se trouvent en présence d’un « Algeco » posé en marge du parking de l’Aéroclub Rossi Levallois.

Renseignements pris, il s’avère que Monsieur le Maire l’a fait mettre en place pour servir de bureau et de local de réunion pour le personnel de la régie et ses invités. Après l’éviction de l’AUPASE, cet « Algeco » devient également la marque symbolique et matérielle de la présence de cet organisme sur la plateforme.

Au premier abord, cette mise en place d‘un préfabriqué temporaire n’était pas dépourvue de logique, d’autant plus que, comme l’a indiqué le Premier Magistrat de la Commune :

 La Régie ne durera que quelques mois, le temps que la SEMOP prenne le relais. 

Henri Pons au Conseil Municipal du 29 mars 2018

Nous savons aujourd’hui que ces « quelques mois » se sont d’ores et déjà transformés en trois années, sans parler des recours déposés en nombre contre le projet SEMOP qui risquent bien de garantir une longue vie à cet artefice de gestion en tous points inutile et inefficace.

En même temps, on ne peut que remarquer qu’un tel bâtiment a un coût qui, selon son équipement, peut être évalué à environ 10.000 €, auquel s’ajoutent les frais accessoires liés à sa mise en place, son entretien et la remise en l’état du site après son enlèvement.

Un instructeur de la plateforme, résident de la commune et ancien conseiller municipal, se souvient bien des déclarations du Maire pour la circonstance :

Cet « Algeco » a été acheté par la Commune. Son prix d’achat ne sera pas débité à la Régie.

Henri Pons au Conseil Municipal du 29 mars 2018

Venant avec une autre déclaration faite à même époque, on pourrait s’étonner:

La Régie ne coûtera pas un centime aux Eyguiérens.

Henri Pons au Conseil municipal du 29 mars 2018

Il s’agissait donc d’une sorte de « cadeau de naissance » fait par la commune d’Eyguières à cette régie pourtant dotée d’une autonomie financière.

Peu importe !

Les recettes de la Régie étant pour leur majeure partie absorbées par la masse salariale de son personnel, elle n’aurait en tout cas pas disposé des fonds nécessaires pour épauler un tel achat. Cependant, s’agissant d’une entité administrative dépendant de la Commune, ses déficits ne peuvent qu’être débités au budget communal.

On se souviendra de Paul qu’on déshabille pour habiller Jacques.

L’histoire ne s’arrêtera pas là.

Afin de mettre le personnel de la Régie à l’abri des chaleurs estivales, l’ « Algeco » a été acquis ou transformé en version « confort » et comporte un beau climatiseur. Et comme il était prévisible que Monsieur Henri Pons et sa Régie, tel Napoléon Bonaparte et ses troupes sur le chemin de la Russie, allaient se faire surprendre par le froid de l’hiver, il est loisible de penser que le bâtiment ainsi acquis par la Commune est également doté d’un chauffage.

Ces équipements devaient bien évidemment être alimentés en électricité (tout comme probablement les caisses enregistreuses destinées à accueillir les millions d’Euros attendus dans le cadre du projet SEMOP, mais c’est une autre histoire).

Bien évidemment sans la moindre consultation ou même information du gestionnaire associatif évincé, la Régie dépêche alors sur place un tracto-pelle afin d’enfuir quelques 180 mètres de câbles électriques pour relier son « Algeco » au tout nouveau coffret électrique installé à cet effet à l’entrée de l’aérodrome.

Le lecteur habitué de ce blog ne sera que peu surpris d’apprendre qu’à l’occasion de ces travaux, le tracto-pelle ne manquera pas d’arracher le câble d’alimentation souterrain de l’Aéroclub Rossi Levallois.

Alors qu’il aurait été tellement plus simple de consulter l’AUPASE pour connaitre le cheminement de l’installation électrique construite par le gestionnaire associatif, s’ajoutera donc au cout de l’enfouissement de 180 mètres de câbles et de la pose du coffret EDF celui de la réparation de l’installation électrique du plus grand aéro-club de la plate-forme.

Reste donc à déterminer qui aura payé tout cela puisque la Régie n’a pas les fonds et qu’elle ne devait pas coûter un centime à la commune d’Eyguières.

Nous sommes là face à un de ces mystères dont Monsieur Henri Pons a le secret.

Conclusion ?

La Régie Aérodrome était annoncée pour durer quelques mois.

Trois années plus tard, elle y est toujours tout comme cet « Algeco » qui, payé sur le budget communal d’Eyguières, croupit depuis le printemps 2018 sous le soleil de l’aérodrome.

Toujours fermé, tel qu’une « baraque à frites qui a fait faillite », il porte sur sa façade un tableau grillagé abritant les feuillets vieillis au soleil d’un règlement intérieur inapplicable et rejeté par la communauté des usagers.

De mémoire d’usager, cet « Algeco » n’aura servi que trois fois en près de 3 ans pour des réunions avec les présidents d’association, vite abandonnées au profit d’une communication par NOTAM.

Les usagers de passage se dirigent donc tout naturellement vers le lieu de convivialité tout proche qu’est l’aéro-club Rossi-Levallois.

Entre temps, les regards de visite du câble d’alimentation avec leurs couvercles cassés sont autant de pièges dissimulés dans l’herbe pour la cheville des personnes qui s’en approcheraient. Une belle démonstration encore d’une gestion réussie d’un aérodrome.

Qu’importe !

Les responsables de cette triste affaire seront vite désignés :

La régie directe m’est imposée par le refus de l’AUPASE de signer la convention jusqu’au 30 juin 2018, ainsi l’AUPASE m’a mis au pied du mur. « 

Henri Pons au Conseil Municipal du 29/03/2018

Dormez en paix brave gens……

Invoquer la transparence, c’est admettre que l’opacité pourrait exister….

10/02/2021

Dans de précédents billets nous avions fait état à plusieurs reprises d’interrogations à propos de la régie sous ses aspects de coût et d’efficacité.

Selon ce que nous constatons quotidiennement, cette régie n’apporte pratiquement rien de positif au fonctionnement de l’aérodrome et cela au prix de graves inconvénients.

Ainsi, les infrastructures telles que pistes et taxiways ne sont pas correctement entretenues, aucun investissement n’a été fait depuis le printemps 2018 et les fermetures de pistes ou même de l’aérodrome entier pour des raisons rarement justifiées n’ont jamais été aussi fréquentes.

Au vu des améliorations réalisées sous administration de l’AUPASE, les usagers pouvaient vérifier de façon tangible ce qu’il en était de l’utilisation des charges qu’ils payaient.

Avec la régie, la seule certitude est qu’une large part de ces sommes sert à payer des salaires.

Quoiqu’en dise Monsieur le Maire et quoiqu’il fasse pour le dissimuler, la régie n’apporte rien aux usagers et elle coûte cher aussi bien à eux qu’à la commune.

Pour ces raisons, l’AUPASE a été amenée à demander la communication des bilans de la régie pour 2018 et 2019.

Au vu du silence observé par la Mairie d’Eyguières, la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) a notifié son avis favorable pour que ces documents soient communiqués mais la réponse de Monsieur Pons est toujours attendue à ce jour.

L’avis rendu par la commission peut être consulté ICI.

Ce dossier, s’ajoutant à de précédents, sera donc traité par le Tribunal Administratif.

Ce mutisme qui pourrait être interprété comme relevant de la seule volonté du Président de la régie, ne pouvait qu’exacerber notre curiosité et nous inciter à vouloir rechercher les causes de ce que nous estimons être une perte financière vaine apportée par la régie. Pour cela nous sommes remontés aux origines de son existence.

Ainsi, lors de sa séance du 29/03/2018, le Conseil Municipal d’Eyguières entérinait une proposition du Maire Henri Pons consistant à allouer à la régie municipale d’aérodrome :

Une avance de trésorerie de 34.555 € qui sera remboursée lorsque le fonds de roulement du budget annexe le permettra, et ce, avant le 31/12/2018.

Cette somme est destinée à permettre à la régie  de démarrer son activité à compter du 2 avril 2018 [et] représente, dans le budget prévisionnel 2018, les dépenses fonctionnelles liées à la régie pour les 9 mois à venir. 

Henri Pons au Conseil Municipal d’Eyguières du 29/03/2018

Près de trois années se sont écoulées depuis.

La régie ne coutera pas un centime aux Eyguiérens [et devra] fonctionner en autonomie financière.

Henri Pons au Conseil Municipal du 29/03/2018

Face à ces promesses réitérées de Monsieur le Maire, il se pose donc la question si ces 34.555 €, alloués à la Régie pour le démarrage de son fonctionnement ont bien été réintégrés dans le budget communal, tel que promis.

On rappellera que contrairement à des propos médisants largement diffusés, l’AUPASE, jusqu’à son éviction, a toujours établi et communiqué les bilans annuels de sa gestion de l’aérodrome.

Nous en sommes à la troisième année et ceux de la régie municipale n’ont toujours pas été rendus publics.

Ainsi, le mystère reste entier.

Il est loisible de penser que le détail de ces bilans risquerait bien d’être embarrassant pour le Premier Magistrat d’Eyguières.

Au vu des sommes annoncées dès ce Conseil municipal du mois de mars 2018 pour les rémunérations du personnel de la régie d’aérodrome, il y a fort à parier qu’elle aura été structurellement déficitaire depuis sa création et qu’elle aura tout simplement été dans l’impossibilité de rembourser l’avance de trésorerie décaissée par la Commune.

Rappelons aussi qu’au cours de ce même conseil municipal, Monsieur Daniel Soury-Lavergne, à l’époque Conseiller municipal d’opposition, avait demandé s’il est « bien raisonnable d’envisager la gestion de l’aérodrome avec si peu de personnel et si le futur directeur dispose bien des qualifications requises. »

Il demandait par ailleurs si ce dernier justifiait le salaire envisagé.

Les réponses du Maire :

Un niveau de qualification, ça se paie !

Le directeur pressenti dispose parfaitement des qualifications requises car il a déjà dirigé un aérodrome … et même une base militaire.

Henri Pons au conseil municipal du 29/03/2018

Nous savons aujourd’hui qu’il n’en est certainement pas exactement ainsi.

Tout d’abord, l’allégation consistant à dire que Monsieur François André aurait été commandant d’une base militaire appartient de toute évidence au domaine des contes populaires.

Quant à sa qualification, critère invoqué par Monsieur le Maire pour justifier la rémunération de celui qui ne sera jamais Directeur mais successivement « Conseiller aéronautique », puis « technique », puis « Vacataire de la Régie  » et qui en faisait sans aucun doute l’employé municipal le mieux payée en termes de salaire horaire, la communauté aéronautique de la plateforme n’a pas arrêté d’exprimer ses plus expresses réserves.

Ce blog, récemment qualifié par Maître Jean-Laurent ABBOU, avocat de Monsieur Pons, de « site calomnieux et diffamatoire » s’en était également déjà fait l’écho à plusieurs reprises.

J’assurerai une transparence parfaite des comptes de la régie.

Henri Pons au Conseil Municipal du 29/03/2018

C’était encore une promesse, nous attendons toujours les actes.

En l’état, c’est plutôt Paul Valéry qui semble avoir eu raison quand il disait que :

« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »

Les effets sournois du « contre la montre »

14/01/2021

Au cours des jours ou semaines à venir, Henri Pons présentera sans doute à son Conseil municipal le bilan financier de sa régie aérodrome pour l’exercice 2020.

Comme pour les précédents, nul ne doute qu’il sera légèrement excédentaire, sinon équilibré.

Ceci posé, ce n’est pas en répétant inlassablement une affirmation qu’on la rend  plus crédible.

L’AUPASE, par essence spectatrice aux premières loges de ce qui se passe sur l’aérodrome et forte d’une expérience de quelques 25 années de gestion, a déjà eu l’occasion à plusieurs reprises d’exprimer ses plus expresses réserves quant aux bilans de cette Régie communale, successivement présentés par le Premier Magistrat d’Eyguières pour les années 2018 et 2019.

Compte tenu d’une part des recettes recouvrées auprès des usagers de la plateforme et d’autre part des rémunérations à la charge de la régie pour son personnel et notamment pour le Conseiller aéronautique Monsieur François André, il paraît en effet totalement improbable que cette régie puisse générer de tels résultats sans qu’il y ait transfert de certaines dépenses sur d’autres chapitres budgétaires de la Commune.                                   

En l’état, selon l’appréciation des usagers, il se pourrait que la réalité des faits amène à douter des déclarations répétées de Monsieur Pons qui a clamé à maintes reprises que la régie aérodrome ne coûterait rien au contribuable de la ville.

Face à ce qui pourrait s’avérer comme étant de probables ou évidentes incohérences, l’AUPASE a formulé, dès le 22/07/2020, une demande de communication des bilans.

L’obligation de communication de documents administratifs, pourtant prévue par les textes, ne semble pas être parmi les priorités de la Mairie d’Eyguières.

Le lecteur habitué des billets de notre blog ne sera guère surpris d’apprendre que la missive est restée sans réponse.

Le respect des lois de la République n’étant pas une option, l’AUPASE a porté le dossier en date du 14/10/2020 par devant la CADA (Commission d’accès des citoyens aux documents administratifs).

Sans surprise, cette Commission a émis en date du 10 décembre 2020 un avis favorable à la communication des pièces demandées par l’AUPASE et l’a signifié en même temps à la Mairie d’Eyguières.

La notification précitée accordait à Monsieur Pons un nouveau délai d’un mois à compter du 14/12/2020 pour se mettre en conformité avec la loi en communiquant les bilans financiers de la régie à l’AUPASE.

Ce délai est arrivé à échéance dans un parfait silence de la part de la Mairie d’Eyguières.

Le Tribunal Administratif de Marseille aura donc un dossier de plus à traiter pour rétablir le droit bafoué par un élu de la République et ses services.

Interrogé à ce sujet, un ancien magistrat de la Cour administrative d’Appel de Marseille a conclu par ce commentaire:

« Monsieur Pons joue la montre mais la montre joue contre lui. »

Dont acte.

Le bruit et la fureur….

28/06/2020

Par le titre choisi pour le présent billet, nous avons pensé paraphraser le célèbre roman de William Faulkner et son vagabondage d’esprit qui n’est autre qu’une façon de dévoiler tout ce qui échappe à la pensée en travaillant sur les digressions possibles que peut prendre le récit d’une réalité surréaliste.

Tout ceci nous ramène au cas d’Eyguières …

Le bruit :

C’est celui promis à la population pendant la semaine du 12 au 16 octobre prochain, généré toute la journée par des avions de voltige monoplace de plus de 300 chevaux, évoluant sur l’aérodrome dans le cadre de la compétition de voltige « Open France », organisée par la Fédération Française d’aéronautique et, de toute évidence, avec l’accord de la Mairie, propriétaire de l’aérodrome, sans qu’aucune consultation préalable et même information n’ait été donnée aux usagers voltigeurs et clubs.

La fureur :

Celle des voltigeurs de l’aérodrome de Salon Eyguières qui, depuis la création de l’axe voltige situé à la verticale de l’aérodrome, se sont adaptés, ont fait des efforts pour limiter les nuisances et ont renoncé à utiliser des avions de puissance supérieure à 200 CV.

Cependant, du fait de la compétition prévue, tout cela pourrait devenir vain par le simple fait d’une recrudescence de plaintes qui pourrait conduire l’administration à prendre la décision de supprimer purement et simplement cet axe voltige.

Les lignes qui suivent exposeront à quelles extrémités peuvent conduire l’absence de communication, le mépris des usagers de l’aérodrome et un mélange de légèreté et d’incompétence.

Rappel historique :

En 1991, après de longues et difficiles négociations avec la DRAC Sud-Est et la base militaire de Salon de Provence, les deux sections voltige basées sur la plateforme d’Eyguères obtiennent la création d’un axe voltige leur permettant d’exercer leur activité. A cette époque, sa trace sol se confondait avec le canal bordant l’aérodrome à l’est.

Très rapidement surviennent alors des plaintes pour nuisances sonores venant de la part de riverains résidant à proximité des deux extrémités Nord et Sud de l’axe. Elles visent notamment le bruit généré par le CAP 20, un avion monoplace de 200 CV.

Des mesures seront aussitôt prises par les responsables de la voltige pour contenir les évolutions des avions dans les limites de l’aérodrome et pour interdire toute activité le matin jusqu’à 9H00 et le soir après 19H00.

Il restait cependant quelques riverains insatisfaits, ce qui donnait aux responsables des voltigeurs le privilège de recevoir de fréquentes visites de la gendarmerie d’Eyguières ou de celle de l’Air, venue de Marignane.

Face à cette situation, l’AUPASE, alors gestionnaire de l’aérodrome, négocie auprès de la DGAC le déplacement de l’axe voltige jusqu’à la verticale de la piste 15/33.

De plus, en 2008, le CAP 20 (bruyant) est remplacé par un Extra 200 de même puissance, mais plus silencieux notamment grâce à son hélice tripale.

Depuis cette date, les plaintes ont cessé.

C’est alors qu’au début de ce mois de juin, les usagers de l’aérodrome, à la lecture de la presse aéronautique, découvrent que les prochains championnats « Open de France » vont se dérouler sur l’aérodrome de Salon Eyguières au début du mois d’octobre prochain.

Alors que le protocole d’utilisation de l’axe établi avec la DGAC précise que son utilisation est réservée aux usagers basés ou à leurs invités, aucun responsable n’a été préalablement consulté, ni même informé.

Une enquête rapide fait apparaître que la personne à l’origine de cette initiative à la fois maladroite et malheureuse serait Monsieur Pierre Varloteaux, responsable de l’école éponyme de formation à la compétition voltige, enregistrée actuellement comme « Micro-entreprise en franchise de TVA » à Saint-Cannat.

Au cours d’une récente réunion à l’aérodrome, cet ancien pilote de l’équipe de voltige de l’Armée de l’Air s’était d’ailleurs présenté comme le conseiller aéronautique (sic) de la société NGE, actuellement soumissionnaire à l’appel à candidatures SEMOP toujours en cours à la Mairie d’Eyguières, mais ne voyons en cela qu’un pur hasard …  .

Afin de justifier la faisabilité d’une plateforme dédiée à l’aviation d’affaires à l’aérodrome d’Eyguières telle que souhaitée par Henri Pons et François André, Pierre Varloteaux y avait d’ailleurs exposé sa conception tout à fait personnelle d’une procédure d’arrivée aux instruments pour LFNE en suggérant « de suivre d’abord l’ILS de l’aéroport d’Avignon et de poursuivre ensuite en vol à vue pour Eyguières. »

Edifiant.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce jour-là, il a fait sensation auprès d’un auditoire réunissant plusieurs dizaines de milliers d’heures de vol.

La future clientèle jet-set, quant à elle, appréciera elle-aussi, nous en sommes persuadés.

Le transport aérien commercial en basse altitude, par mauvais temps, à travers les collines des Alpilles avec ses câbles à haute tension n’est certainement pas dépourvu de charme.

On se demande à quoi peuvent bien servir les règles de l’OACI en la matière.

Enfin, passons …

Dans les couloirs de la fédération, on peut d’ailleurs entendre que Monsieur Varloteaux aurait directement proposé à Monsieur Henri Pons d’organiser la compétition de voltige sur son aérodrome et que ce dernier aurait accepté.

Pour les utilisateurs et plus particulièrement les responsables de l’activité voltige, l’étonnement est alors total, car personne n’a daigné préalablement les consulter, ni même les informer, ce qui signifie que quelqu’un a parlé en leur nom et sans leur accord, avec la Fédération Aéronautique et le Directeur Technique National.

Une telle démarche est pour le moins singulière, sinon cavalière.

Nous ne ferons pas état d’une fraternité des gens de l’air, ni des liens amicaux qui existent au sein de la communauté des voltigeurs, mais nous retiendrons que dans cette nouvelle affaire, les règles les plus élémentaires de la politesse ont été totalement bafouées, aussi bien par Monsieur Varloteaux que par la municipalité et la régie.

Ayant acquis une incontestable notoriété et une grande expérience en matière de voltige, Monsieur Varloteaux a atteint au sein de l’Armée de l’Air les sommets de cette discipline.

De là-haut, il a à l’évidence perdu la notion de considération à l’égard des modestes et besogneux voltigeurs de Salon-Eyguières.

Pour ne pas l’accabler, plagiant Charles Baudelaire, nous dirons que:

« Ses ailes de géant l’empêchent »… d’y penser.

Henri Pons, sans doute impressionné par le curriculum aéronautique du voltigeur Varloteaux, voyant dans cette offre une opportunité tant pour attirer sur son aérodrome une compétition de haut niveau que pour enfin faire briller sa régie municipale souvent malchanceuse, n’a, lui aussi, pas daigné en parler aux responsables des clubs et utilisateurs.

Il faut dire que c’est pour lui devenu une vieille habitude qui l’amène à ne se souvenir d’eux que pour réclamer le paiement de taxes et redevances.

A sa décharge, il est possible qu’il n’ait pas eu conscience des nuisances sonores générées par ce type d’avion.

On s’étonnera également que, disposant en la personne de Monsieur François André d’un conseiller aéronautique dont les émoluments comptent dans le budget de la régie, il n’ait pas été prévenu de ce qui précède.

Nous ne pouvons que lui conseiller d’aller pendant quelques minutes du côté de la base de Salon et d’écouter ses compétiteurs s’entraîner quotidiennement.

Il pourra ainsi apprécier les conséquences de sa décision pour ses administrés.

Comme dans les Vaudeville, cette affaire semble toutefois avoir trouvé une issue heureuse puisque la Fédération Française Aéronautique et son Directeur Technique National, alertés par les usagers voltigeurs et découvrant l’insuffisance des infrastructures de l’aérodrome (pas de sanitaires, pas de salle d’accueil, piste étroite…etc.), ont renoncé à organiser cette compétition à Salon-Eyguières.

Faudrait-il pour cela chanter victoire ?

Certainement pas.

Tout ce qui précède illustre parfaitement l’amateurisme, l’incompétence et le délabrement des relations entre la mairie d’Eyguières, sa régie et les usagers de son aérodrome.

Si la commune a la volonté d’envisager un avenir pour cet aérodrome, il serait temps qu’elle prenne conscience qu’il ne sera pas sans et contre ses usagers.