Le dernier opus épistolaire du Maire Pons

Les utilisateurs de l’aérodrome s’y attendaient un peu. En cette matinée du 14 juin courant et, comme à l’approche de chaque été, Henri Pons les aura gratifiés d’une initiative de plus pour faire croire à la mise en place toujours aussi imminente de la SEMOP. Rappelons à ce titre l’ouverture, il y a exactement une année, de l’enquête publique sur les demandes de permis de démolir et de construire déposés par la société RAMPA, retirés depuis.

Un certain nombre de propriétaires de hangar (mais pas tous) ont ainsi été destinataires d’un courrier intitulé « Prise en charge effective de la gestion et de l’exploitation de l’aérodrome de Salon-Eyguières par la SEMOP SEZAME » en ces termes :

« Je vous informe qu’à compter du 2 octobre 2023, la société d’économie mixte à opération unique (SEMOP) dénommée Société d’Exploitations des Zones Aéronautiques et Mécaniques d’ Eyguières (SEZAME), à la suite de la signature du contrat de concession la liant à la commune d’Eyguières, aura la charge d’assurer de manière effective, avec ses différents partenaires, parmi lesquels la société STEM AERO, la gestion et l’exploitation de l’ensemble du site de l’aérodrome de Salon-Eyguières. »

Henri Pons, Maire d’Eyguières

Et que :

« Par conséquent, à compter du 2 octobre 2023, la Régie municipale n’aura plus en charge la gestion et l’exploitation de l’aérodrome et ne sera plus votre interlocutrice. »

Notre avis :

Par une formulation volontairement alambiquée (« à la suite de la signature du contrat de concession »), le Maire d’Eyguières tente une fois de plus de noyer le poisson.

En l’état, aucune des conditions suspensives pour la signature du contrat de concession n’a été levée et cette signature devra suivre une procédure stricte qui ne pourra en aucun cas être achevée d’ici le 02 octobre.

Pour contourner cette problématique, Henri Pons essaie donc de créer un lien (en réalité inexistant) entre d’une part sa SEMOP à ce jour non titrée d’une quelconque habilitation et la société STEM AERO d’autre part.

Face à l’impossibilité de signer le contrat de la SEMOP, il essaie cette fois-ci d’introniser la société STEM AERO comme nouvel exploitant de l’aérodrome en remplacement d’une régie exsangue et incompétente. La finalité de cette démarche est évidente : Il s’agit pour le Maire Pons de lever du milieu la régie vidée de sa substance (si toutefois un jour elle en a eu) et, pourquoi pas, son conseiller aéronautique notoirement incompétent.

Mais revenons à STEM AERO.

Nos lecteurs des premiers jours se souviendront sans doute que la société STEM AERO avait été brièvement mentionnée dans le « rapport d’analyse finale », au même titre d’ailleurs que le Sieur Varloteaux et d’autres pontes en matière d’approches aux instruments.

Cette société, une SASU (Société Anonyme Simplifiée à associé Unique), fut fondée en juillet 2020, dans le contexte très utilitaire de la candidature d’NGE pour la SEMOP. Dans un premier temps, l’associé unique de STEM AERO, aux termes du registre du commerce, était la société STEM INTERNATIONAL, un opérateur de voyage à Toulouse qui exploite notamment une station de montagne au Japon et qui semble être un partenaire d’NGE sur certains chantiers.

La finalité de la manœuvre était transparente : Le consortium soumissionnaire conduit par NGE étant totalement étranger au secteur de l’aviation, le bâtisseur et ses coreligionnaires ont dû imaginer pouvoir réparer ce vice par la création d’une structure qui d’aéronautique en avait au moins le nom !

Cependant, en date du 14 avril dernier, la société STEM INTERNATIONAL s’est retirée de sa filiale unipersonnelle, en sommeil depuis trois ans. Un exploitant d’une station de montagne au Japon n’a peut-être qu’un intérêt limité pour gérer un aérodrome de loisirs avec près de 35.000 mouvements par an.  Or, aux termes d’une parution officielle dans le « Journal Toulousain » en date du 14 juin courant (ce n’est pas vieux, ça date d’hier !), le Président de STEM AERO est désormais … Monsieur Stéphane CHAMPANHET.

Ce Monsieur n’est pas inconnu de la communauté aéronautique d’Eyguières : Adjoint au Maire de Dôle en charge de la proximité, de la vie des quartiers, des bâtiments municipaux et de la sécurité ; Conseiller départemental du Canton éponyme, pilote d’ULM et dirigeant du « Comité départemental d’aéromodélisme 39 », il s’était déjà fait remarquer à Lons-le-Saunier, quand, en date du 23 mai dernier, à l’occasion d’une réception du Tour aérien « Rêve de gosse » il se déclarait  « futur exploitant de l’aérodrome de Salon-Eyguières ».

Après un conseiller aéronautique résidant à plus de 300 km, le petit Maire entend donc confier les destinées de l’aérodrome municipal à une personne dont le centre d’intérêt se trouve à Dôle, dans le Jura, à plus de 460 km de distance. On marche sur la tête !!

On peut d’ailleurs se demander ce qu’un politicard jurassien pourrait bien venir faire à Salon-Eyguières, à moins, sait-on jamais, d’être lui aussi un proche d’NGE …

Cependant, vu le pédigrée aéronautique de Monsieur CHAMPANHET, il est loisible d’imaginer qu’en matière de compétences de gestionnaire d’aérodrome, après avoir atteint le fond avec François André, on ait continué à creuser !

Mais ce n’est pas tout !

Renseignement pris, la mise en place de STEM AERO en qualité de gestionnaire de l’aérodrome municipal qui, rappelons-le, est un équipement public, se heurtera à quelques problèmes que les Anglais qualifieraient courtoisement de « mineurs ».

Le Conseil d’Etat, dans un avis du 16 mai 2002, a d’ailleurs précisé certaines règles à ce propos.

Retenons notamment que, lorsque le concessionnaire peut être assimilé à un pouvoir adjudicateur, la sous-concession ne pourra être conclue qu’après mise en œuvre d’un « degré de publicité adéquat » conformément à la jurisprudence européenne.

Et c’est bien le cas de la SEMOP !

Au besoin, il suffira en effet de relire le courrier du Sous-Préfet d’Aix-en-Provence en date du 29 novembre dernier, par lequel il avertissait le Maire Pons que :

« La SEMOP est susceptible d’entrer dans la catégorie élargie des pouvoirs adjudicateurs. Il en résulte que pour la satisfaction de ses besoins, sous réserve de l’application des critères de l’article L.1211-1 du code de la commande publique, la société devra respecter les règles de la mise en concurrence préalable. »

Bruno CASSETTE, Sous Préfet d’aix en Provence, 29/11/2022

C’est clair et net.

La SEMOP (quand bien même le contrat de concession serait signé un jour) ne pourra donc en aucun cas « sous-traiter » la gestion de l’aérodrome à STEM AERO sans recourir à un appel public à candidatures.

Notre conseil à Monsieur Stéphane CHAMPANHET : Laissez tomber !

La lettre de Monsieur Pons

En pleine trêve des confiseurs, les propriétaires des hangars de l’aérodrome municipal ont reçu un courrier recommandé de la part du Maire d’Eyguières.

Ceci dit, rassurez-vous, s’il s’agit en effet d’un événement rare, il ne s’agissait pas des vœux du maire, et encore … !

En introduction, les heureux destinataires de la lettre apprendront en effet qu’ils « occupent actuellement des hangars sur le site de l’aérodrome de Salon-Eyguières, propriété exclusive de la commune d’Eyguières et relevant de son domaine public ».

Notre avis :

Monsieur Pons se répète et prend ses désirs pour des réalités.

Une contre-vérité ne devient pas plus vraisemblable parce que l’on la répète inlassablement.

Faut-il rappeler que la Cour européenne des Droits de l’Homme s’était déjà exprimée sur le sujet et qu’elle a écarté tout automatisme d’un transfert de propriété des bâtiments construits sur le domaine public à l’issue d’une autorisation ?

De toute évidence, le maire d’Eyguières doit être convaincu que les décisions de la Cour Européennes ne sont pas applicables au Ponsistan.

Autre élément intéressant : Après avoir essayé de rebaptiser l’aérodrome en « Aérodrome Eyguières-Les Alpilles » et après avoir fait installer des pancartes en ce sens sur toutes les clôtures de la plateforme, Henri Pons semble vouloir enterrer silencieusement cette appellation jamais officialisée.

Pour le surplus du courrier reçu par les propriétaires des hangars, retenons qu’il porte sur le recensement des aéronefs présents sur l’aérodrome.

S’il n’est à priori pas anormal que le gestionnaire d’un aérodrome, s’il en est, établisse un état des appareils présents, il convient toutefois de relever qu’un tel recensement n’a pas eu lieu depuis l’automne 2018.

A défaut de pouvoir mettre en place sa SEMOP, le Maire Pons tente donc de mettre à jour sa base de données au but de pérenniser ses « taxes d’atterrissage des avions basés ».

Rappelons que cette contribution en tous points inégalitaire (déjà son nom l’indique) est en fait une invention « héritée » du conseiller aéronautique Monsieur François André, désormais prétendument « bénévole » et en tout cas invisible sur l’aérodrome depuis des mois.

Dans une première procédure judiciaire (deux douzaines d’autres sont en cours de lancement), la Justice avait pourtant déjà annulé ces taxes.

Le maire d’Eyguières persiste donc à réclamer une taxe jugée illégale.

En réponse à une question posée par Madame Audrey Touron lors du dernier conseil municipal, Henri Pons s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet. La réponse récoltée par l’élue d’opposition ne manque pas d’intérêt en ce que l’édile déclarait que :

« Jusqu’en 2018, les aviateurs payaient sans problème ces redevances. »

Et que :

« En 2018, avec la mise en place de la régie, ils ont commencé à être de mauvaise volonté et à ne plus vouloir payer. Pourtant, les sommes réclamées sont liées aux services rendus … »

Eh bien non !

S’il est vrai (le Maire le cite lui-même) que le Code de l’aviation civile stipule que « la redevance doit être compensée par un service rendu », il est de notoriété publique que la quasi-totalité du budget de la régie d’aérodrome est absorbée par des salaires payés à des personnes qui n’ont pas été vues sur la plateforme depuis des mois. Par voie de conséquence, la commune n’est pas capable d’entretenir l’aérodrome et encore moins de le faire évoluer.

La Mairie d’Eyguières ne pourra donc pas sérieusement prétendre offrir le moindre service aux usagers de son aérodrome qui est totalement dépourvu d’accueil, d’adduction d’eau potable, de toilettes, de tout-à-l’égout, d’aide au stationnement, de surveillance, de défense contre l’incendie etc…

Ainsi, il paraît désormais évident que le seul motif du maintien de cette taxation illégale réside dans la promesse de Monsieur Pons selon laquelle :

« Le fonctionnement de l‘aérodrome en régie ne coûtera pas plus d’une tasse de café à chacun des Eyguiérens. »

Henri Pons

Décidément, Monsieur Pons doit avoir des difficultés avec les chiffres : Quand Madame Touron lui demandait le 13 décembre dernier de confirmer que le montant global en jeu dans les procédures en annulation des taxes s’élève à 35 000 euros, l’édile a indiqué devant son conseil municipal que le montant des taxes par demandeur était entre 500 et 600 euros et qu’il évaluait donc le montant total en jeu à 8 000 euros.

Notre avis :

Au vu de cette prouesse de comptabilité créative, le comptable public aura de quoi se faire des cheveux blancs le jour du jugement à intervenir dans les dossier des taxes d’atterrissage.

Aérodrome de Salon Eyguières – Etat des lieux provisoire

Le début de la triste comédie dernièrement appelée « projet de réhabilitation de l’aérodrome » remonte à 2018, quand Henri Pons, Maire d’Eyguières a évincé l’AUPASE de la gestion de l’aérodrome au profit d’une régie totalement inopérante et tellement provisoire qu’elle dure déjà depuis 40 mois.

Le directeur actuel de cette régie, chef cantonnier du village, est ainsi devenu le « référent sureté » d’un aérodrome ouvert à la circulation aérienne publique. Un comble, d’autant plus que l’intéressé a publiquement avoué n’avoir aucune connaissance en aéronautique !

Pour parfaire cette belle équipe, le Maire Pons avait également embauché un « conseiller aéronautique » en la personne de Monsieur François André, résidant à près de 300 km dans les Pyrénées Orientales. A défaut de prorogation de sa mission au-delà du mois de mars 2021, Monsieur André, par ailleurs conseiller municipal à Amélie-Les Bains, se déclarait récemment « bénévole ». Ses prestations, souvent défaillantes, ont occupé ce blog à maintes reprises.

L’AUPASE avait géré bénévolement le terrain de 1993 à 2018 et ce à la demande de la DGAC dans le cadre de l’expérimentation de la cession des 155 aérodromes dont l’État n’entendait plus assurer la gestion.

Contrairement aux allégations répétées du maire d’une gestion soi-disant « anarchique », l’AUPASE n’a eu que des félicitations de la DSAC, confirmées d’ailleurs par une des études de faisabilité diligentée en 2018 par la mairie d’Eyguières.

Durant cette période l’AUPASE a également investi plus de 520 000 € en grands travaux d’amélioration. Après l’avoir écartée de la gestion de l’aérodrome, la mairie, devenue propriétaire de l’aérodrome en 2008, s’est pourtant abstenue de rembourser le moindre Euro à l’association.

En droit, cela s’appelle un enrichissement sans cause qui, bien évidemment, doit être remboursé.

En cas de doute, nous conseillons à Monsieur Pons de se renseigner auprès de son valeureux directeur de cabinet, Monsieur Ibrahim Mboup, un ancien avocat du barreau de Marseille, qui a eu la brillante initiative d’introduire la notion de « l’enrichissement sans cause » dans le dossier des taxes d’atterrissage que la Mairie d’Eyguières continue de lever en toute illégalité sur les avions basés.

L’AUPASE quant à elle a d’ores-et-déjà saisi le Tribunal administratif de Marseille d’un recours en remboursement du montant précité de 520.000 € au titre de cet enrichissement sans cause de la commune d’Eyguières.

Selon nos informations, Monsieur Pons n’a pour l’instant pas informé son conseil municipal de ce nouveau contentieux.

Par ailleurs, rappelons que la population refuse massivement le projet du maire.

Dès 2018, une pétition s’opposant au projet SEMOP pour l’aérodrome avait recueilli plus de 11 000 signatures.

Parallèlement, Henri Pons a persisté dans la mise en œuvre de son projet.

Saisie d’une demande de permis de construire émanant de la société RAMPA, une des composantes du consortium attributaire d’un marché public en tous points irrégulier, la mairie, contrainte et forcée par les services de la Préfecture, a récemment lancé une enquête publique auprès de la population.

Cette enquête publique, close le 17 juillet 2022, a généré plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’observations, si bien que le commissaire enquêteur a demandé un délai supplémentaire de 45 jours pour la rédaction de ses conclusions.

Ce que nous savons déjà :

Parmi d’autres, les organismes suivants ont répondu à l’enquête par un avis défavorable (liste non exhaustive) :

  • Le CEN-PACA qui gère la réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau et qui couvre 75 % de l’aérodrome.
  • Le Parc Naturel Régional des Alpilles (PNRA).
  • La Ligue de défense des Alpilles. (L.D.A.)
  • La Communauté de Communes de la Vallée des Baux. (CCVBA).
  • La LPO
  • Association « Pays Salonais en transition »
  • La FNE PACA
  • Le Député Monsieur Jean-Marc ZULESI

Attendons donc les résultats définitifs de l’enquête publique et ses conclusions.

Revenez vite sur notre site pour la suite de ce nouvel épisode d’un feuilleton qui n’en finit pas.

Aérodrome de Salon-Eyguières : 60 fermetures en quatre ans …

Nous y avons pensé et la régie d’aérodrome d’Eyguières l’a fait :

Depuis sa mise en place en avril 2018 (« pour quelques mois »), cette régie aura réussi l’exploit de fermer à 60 reprises l’aérodrome dont elle est censée avoir la charge.

Inouï !

Et pour ce jubilée, on aurait tort de se gêner, la fermeture décrétée s’étire carrément sur trois demi-journées.

Un festival à huis clos en quelque sorte ! Et en matière de festival, on croit savoir qu’à Eyguières, on s’y connait !

De plus, le NOTAM publié pour l’occasion stipulant uniquement la fermeture de l’aérodrome, la grande majorité des utilisateurs et les avions de passage potentiels sont laissés, une nouvelle fois, dans l’ignorance totale des raisons qui y auront y conduit.

Mystère et boule de gomme !

Heureusement qu’un nombre limité d’acteurs de la plateforme, dont notamment le « président » d’un obscur « collectif de propriétaires de hangars », en toute vraisemblance à ce jour sans existence légale, recevront un mail signé « La Régie » qui les informe que :

Nous prévoyons une opération de tonte les 9, 10 et 11 mai prochains de 5.00 à 10.00 UTC.  Un NOTAM sera prochainement publié.

Visiblement, il n’y avait plus personne dans cette régie d’aérodrome qui serait légalement habilité à signer pour elle : le conseiller aéronautique Monsieur François André s’étant récemment déclaré « bénévole » et le directeur de la régie, nommé dans des conditions à l’évidence totalement irrégulières, ont dû être écartés successivement des manettes.

De source bien informée, nous apprenons en effet qu’en mairie, plusieurs personnes auraient récemment changé de bureau.

De plus, inutile de réitérer ici que l’AUPASE, pour pouvoir effectuer la tonte dans de bonnes conditions, n’a jamais fermé la plateforme mais s’est limitée à la réserver aux aéronefs basés.

Il est bien évidemment plus facile de tout fermer : la « supervision de l’aérodrome » telle que stipulée dans les arrêtés successifs de nomination de Monsieur François André, devient effectivement difficile quand on se trouve à près de 300 km du site à surveiller. Ne parlons pas non plus des prix actuels de l’essence, notamment quand on est bénévole.

Notons à toutes fins utiles que, pour une fois, entre l’annonce par mail quasi confidentielle et le NOTAM publié, il n’y avait pas de cafouillage entre heures universelles et heures locales.

On s’améliore !

Reste donc à observer ce qui se passera sur place pendant les trois matinées de ce début de semaine.

Retenons qu’à ce rythme, la communauté des utilisateurs pourra bientôt fêter les 100 fermetures d’un aérodrome de loisirs.

Notre site ne manquera pas de s’en faire l’écho.

La charrue avant les bœufs

Le saviez-vous ? Monsieur Pierre Signoret, Directeur de développement d’NGE, s’est rapproché de la société « Fly Provence » à Aix-en-Provence pour faire amener des avions électriques à Salon-Eyguières.

Nous nous dispenserons ici de discuter à quel titre NGE interviendrait actuellement sur la plateforme sachant que le contrat de concession n’est toujours pas signé.

Après un conseiller aéronautique qui s’est récemment déclaré « bénévole », serions-nous en présence d’un nouveau cas de philanthropie ?

Peu probable.

NGE tente de toute évidence de faire du « greenwashing » par rapport au projet SEMOP concocté avec le maire d’Eyguières et de faire oublier qu’en réalité, il s’agit de prendre le contrôle d’une plateforme aéronautique avec plus de 150 machines qui fonctionnent à l’Avgas ou au gazole et d’y couler des millions de mètres cubes de béton, après avoir détruit l’ensemble des bâtiments existants.

Constatant que la gouvernance de « Fly Provence » n’entend pas se faire instrumentaliser pour servir de caution « écologique » à ce projet SEMOP, NGE enverra alors des émissaires jusqu’à l’exposition « AERO » de Friedrichshafen. Malchance pour le bâtisseur, les interlocuteurs rencontrés sur les rives du Lac de Constance, informés de l’initiative et botteront autant en touche que leurs collègues aixois.

Un coup pour rien dirions-nous, l’aviation est un tout petit monde.

Rappelons aussi que dès le 12 mars dernier, jour initialement choisi pour la présentation (puis avortée) de la « voiture volante » de Monsieur Franky Zapata, le directeur des projets d’NGE avait également envisagé de faire ériger sur la plateforme d’Eyguières une ombrière photovoltaïque.

La mise en place pour deux ans de cette ombrière, d’une surface de 170 mètres carrés, avait bénéficié d’un permis de construire accordé en toute discrétion en date du 5 août 2021 par Monsieur Henri Pons, Maire d’Eyguières.

Ceci dit en passant, l’ouvrage aurait condamné une bonne partie du parking voitures !

Nous savons maintenant que l’installation de l’ombrière devait être couplée à celle d’une borne « Skycharge », commercialisée par la société EATON au prix de 24.000 € TTC.

NGE a d’ores-et-déjà fait l’acquisition de ce matériel.

L’entreprise de Saint-Etienne-du-Gres, bien connue dans les milieux du BTP, dépense donc des sommes importantes dans l’espoir de pouvoir devenir l’exploitant de l’aérodrome de Salon Eyguières.

Par là-même, NGE semble pourtant poser la charrue avant les bœufs : S’il est vrai que le Maire Pons, par un courrier daté du 7 décembre 2020, avait autorisé la société et ses coreligionnaires à « initier les démarches pour obtenir les autorisations d’urbanisme », il n’en demeure pas moins qu’en l’état, l’achat de matériel semble devoir se faire aux risques exclusifs du soumissionnaire.

En effet, le projet SEMOP lui-même est aujourd’hui au point mort.

Rappelons simplement que le parc photovoltaïque de 180.000 mètres carrés a fait l’objet d’un rejet sans appel de la part des instances en charge de la réserve naturelle et que le restaurant projeté ne trouvera jamais preneur au prix annoncé de près de 10.000 € par mois, même en y englobant « la vente de cornets de glace aux enfants des visiteurs pendant les après-midis », chère à Monsieur Pons.

Un bon tiers des recettes escomptés pour la SEMOP s’en trouve donc rangé au rayon des fantasmagories.

Mais il y a mieux :

Nous apprenons de sources généralement bien renseignées que les services juridiques de la Préfecture considèrent que le projet SEMOP de Monsieur Pons viole la réglementation du Code de la Commande publique.

On s’en serait doutés !

Par ailleurs, la demande de permis du 20 décembre 2020 de la société « Rampa Réalisations », concernant la démolition des hangars de l’aérodrome et celle concernant la construction de 20.000 mètres carrés de bâtiments neufs culminant à la hauteur d’un immeuble de 4 niveaux, ont été soumises à l’obligation d’une étude d’impact par la DREAL.

La décision date déjà du 25 février 2021.

Or, à ce jour, et près d’une année et demie plus tard, aucune étude d’impact ne semble avoir été présentée aux services de la DREAL.

Il est donc permis de penser que concernant l’étude d’impact ainsi ordonnée, Monsieur Pons et les associés de sa SEMOP se trouvent dans le même dilemme que jadis pour les études préalables de faisabilité.

Il va de soi qu’une étude d’impact sérieusement menée au sujet de cette SEMOP ne pourra que conclure à l’impossibilité absolue de mener l’opération projetée au regard des contraintes écologiques et faunistiques du site.

Henri Pons et ses cocontractants pourraient donc être tentés de procéder comme jadis pour les études préalables de faisabilité : Rappelons qu’en novembre 2020, le Conseil municipal d’Eyguières avait approuvé le projet SEMOP en méconnaissance totale des conclusions des deux études de faisabilité, de toute évidence défavorables au projet et renfermées depuis dans le coffre-fort du maire.

Il parait tout aussi évident que les services de la DREAL, quant à eux, ne se satisferont pas d’un document amputé de ses conclusions.

Terminons donc ce billet par une citation de Monsieur François André, conseiller aéronautique (actuellement) bénévole et qui proclamait lors d’une récente rencontre avec les présidents des clubs que :

« La SEMOP est en courte finale. »

François ANDRE

Nous nous limiterons ici à ajouter qu’une « courte finale » (phase terminale du vol avant l’atterrissage) peut bien évidemment être suivie d’un crash.

Les derniers cafouillages sécuritaires de la Régie municipale d’Aérodrome

19/06/2021

Quand, en date du 30/05/2021, nous évoquions sous le titre « Les diligences de Monsieur François André ( suite et certainement pas fin ) » la gestion totalement défaillante de l’aérodrome par la régie municipale et son conseiller aéronautique, nous ne pensions pas devoir revenir sur le sujet à quelques jours seulement d’intervalle.

Force est de constater que depuis quelques jours, et, faute de surveillance efficace des installations par le gestionnaire municipal, de nouveaux incidents affectant la sécurité de l’aérodrome de Salon-Eyguières se sont produits.

La première des deux affaires que nous allons vous conter ici débute par un mail de la régie aux Présidents des Clubs de la plateforme :

Bonjour messieurs les présidents, 

​Je vous prie de noter la fermeture de la piste 09 27 pour exercice RGA sur la demi piste ouest 09 27 le 10 juin de 05H00 à 10H00. (NOTAM en cours de préparation)

L’activité est contenue à l’ouest du croisement ce qui laisse libre l’utilisation des autres pistes.

Bien cordialement

François ANDRE

Une fois le NOTAM annoncé mis en ligne, il s’avéra qu’il s’agissait, pour les horaires concernés, de 0500-1000 UTC, ce qui ne paraissait pas être une évidence à la lecture du mail précité du conseiller aéronautique, d’autant que des erreurs du genre se sont déjà produits par le passé.

Notons cependant que, pour une fois, le NOTAM était publié avec un préavis raisonnable.

Marc LAUER, référent sécurité du nouveau bureau de l’AUPASE, contactera alors la régie pour quelques précisions quant à la nature de l’exercice RGA cité, en ces termes :



Bonjour M. André,

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste cet exercice sur une piste d’aviation par une unité par essence dédiée aux opérations de terrassement et son intérêt pour les usagers aéronautiques payants que nous sommes depuis que votre administration de tutelle nous impose une redevance d’atterrissage ?

Bien cordialement,
Marc LAUER, Président ACRL


La qualité de la réponse apportée par le conseiller aéronautique est digne d’un communiqué du Quai d’Orsay :

Monsieur le Président,

Le RGA est une unité de la défense de notre pays. Nous savons tous ce que nous devons à celles et ceux qui paient quelquefois de leurs vies leur participation aux interventions extérieures. Nombre de nous ont une expérience professionnelle dans l’armée de l’air et connaissent parfaitement les missions du RGA. Il ne nous serait pas supportable de mettre le moindre frein à leur entrainement pour assister leurs camarades sur les théâtres extérieurs. C’est bien ce dont il s’agit, et nous le savons tous depuis le temps que cette unité utilise notre terrain pour se préparer. Pour nous tous, le prix à payer n’est qu’une très faible pénalité d’usage partiel des pistes et de manière très peu fréquente.

L’accueil de cette unité devrait s’accompagner d’un enthousiasme sincère et citoyen et d’une bien légitime fierté.

J’espère que cette mise au point superfétatoire se suffira à elle-même et de manière définitive.

Bien cordialement

François ANDRE

Cet appel pathétique à la solidarité avec les troupes de la République date du 09 juin.

Le lendemain, comme prévu, le RGA investira la partie ouest de la piste 09/27, couvert par le NOTAM ci-dessous, sans pour autant que les utilisateurs sachent en quoi consiste l’intervention.

D2524/21 NOTAMN
Q) LFMM/QMRLC/IV/NBO/A /000/999/4339N00501E005
A) LFNE B) 2106100500 C) 2106101000
E) PISTE 09/27 NON REVETUE FERMEE.


Si l’occupation de la piste 09/27 était donc connue, il n’en était pas de même de celle de la piste 15/33 alors même que le message adressé par Monsieur François André aux présidents indiquait, rappelons-le :

« L’activité est contenue à l’ouest du croisement ce qui laisse libre l’utilisation des autres pistes. »

Quelle surprise, et surtout quel danger, de découvrir du personnel sur le seuil de la piste 15 au matin du 10 juin 2021.

De toute évidence, la Régie s’était résolue à procéder à des travaux de peinture des chevrons blancs.

Pourtant : pas d’annonce préalable, pas de mail, pas de NOTAM …

Il y aurait eu semble-t-il un message radio puis … plus rien, pas de veille de la fréquence 119,575, pas d’annonce des mouvement de véhicule pour emmener puis récupérer le personnel positionné sur la piste en service, vraisemblablement sans écoute radio.

Ne parlons pas non plus d’une quelconque inspection des pistes après les interventions tant sur la 09/27 que sur la 15/33.

A cela s’est ajouté, le même jour, une opération de fauchage le long de la piste ULM, puis du TWY entre C et E, en interdisant de fait l’usage, toujours sans NOTAM, sans préavis, sans annonce.

Voilà pour l’épisode « incursion de piste par du personnel technique ».

Malheureusement, et une fois de plus, ce n’est pas tout.

Le deuxième dossier débute à la mi-mai quand des pilotes constatent une incursion de la piste 09/27 par les moutons alors que cette piste était en service.

Les REX rédigés à ce sujet ont amené le référent sécurité de l’AUPASE à contacter la régie pour disposer de la convention établie avec le berger, connaître les consignes qui lui ont pu être fournies, les zones qui lui ont été autorisées et avoir un n° de téléphone où le joindre en cas de nécessité (typiquement, pour lui demander de dégager la piste en service).

Un CRESAG sera également adressé à la DSAC dans la foulée.

Après 4 relances auprès de la régie restées sans réponse satisfaisante, le Président de l’Aéroclub Rossi Levallois décide de saisir la DSAC de ce problème de sécurité que la régie ne permettait pas de résoudre.

L’intervention de la DSAC a finalement amené la régie à communiquer la convention, la carte des zones permises au berger (les pistes n’en font pas partie) et un n° de téléphone, précisant par ailleurs que le berger avait été « sermonné » et que sa zone d’évolution lui avait été rappelée.

Fort bien.

A la lecture de la convention précitée, on apprendra cependant que le document liant la mairie d’Eyguières à ce berger ne contient que deux fois le mot « aérodrome » et à aucun endroit, les mots « piste », « avion », « planeur » ou « sécurité », pour ne citer que ceux-ci.

L’amateurisme à son paroxysme.

Il est donc peu probable que le berger ait été, non pas formé mais ne serait-ce que sensibilisé à la sécurité aérienne.

On pouvait cependant penser qu’après avoir été a minima « sermonné », il n’occuperait plus les pistes.

Et pourtant, piste 15/33, image du 11/06/2021 :

En résumant, on ne pourra que rappeler les paroles de Monsieur Pons, Maire d’Eyguières, qui déclarait lors d’un récent Conseil Municipal :

« Moi, les textes, je n’y comprends rien ».

A voir les cafouillages ci-dessus rapportés, il est à supposer que le personnel de la régie municipale, pourtant depuis trois ans en charge de la sécurité d’un aérodrome ouvert à la circulation aérienne publique, n’y comprend pas davantage.

A propos de l’axe Voltige de Salon Eyguières

16/05/2021

Depuis le début des années 1990, l’aérodrome de Salon Eyguières bénéficie du privilège d’être doté d’un axe voltige à la verticale des pistes.

Cette richesse que de nombreux clubs lui envient a été acquise au prix de nombreuses tractations avec la DGAC et l’Armée de l’Air menées par quelques personnes appartenant aux sections Marcel Dassault Voltige dont le créateur et Président était Jean-Marie Saget ainsi qu’à la toute jeune section voltige Louis Rouland qui s’était rapprochée de ce personnage prestigieux. Cet axe fut utilisé au cours milliers d’heures de voltige par les avions des deux sections.

Au commencement, ce ne fut pas sans problèmes, car certains riverains se plaignaient du bruit occasionné par des avions d’une puissance comprise entre 180 et 200 CV, équipés d’hélices bipales.

Il fallut chercher à s’entendre et finalement un dialogue constructif finit par s’établir. C’est ainsi qu’à l’initiative de Monsieur Jean-Claude Vincent, en son temps Président de l’AUPASE, l’axe initialement à la verticale du canal d’arrosage qui borde l’Est de l’aérodrome, fut déplacé à la verticale de la piste 15/33. Par ailleurs des créneaux horaires d’utilisation furent établis.

L’avion monoplace type CAP 20 d’une puissance de 200 CV à échappements courts fut vendu et remplacé par un Extra 200 de même puissance, mais avec échappements accordés et surtout équipé d’une hélice tripale plus silencieuse.

Finalement, au prix de ces arrangements et surtout d’un lourd investissement pour les clubs, l’axe voltige put être utilisé pendant une longue période de calme allant jusqu’à ce jour d’avril 2018 où une régie municipale fut instaurée en tant que gestionnaire de l’aérodrome en lieu et place de l’AUPASE.

Lors de l’état des lieux de l’aérodrome organisé par la Mairie en date du 30 mars 2018, Monsieur François André qui conduisait le groupe s’abstint de toute question ou commentaire à propos de l’axe voltige. Connaissant aujourd’hui sa dextérité en matière de gestionnaire d’aérodrome à activité « sports et loisirs » il est quasiment certain qu’il ignorait même son existence et ses règles de fonctionnement. Cela se confirma au cours des trois années suivantes.

Il faut dire que le Conseiller Aéronautique de Monsieur Henri Pons réside à 300 km de là et qu’il lui est difficile de s’intéresser aux détails de vie de l’aérodrome. L’essentiel de ses occupations est de toute évidence constitué par la publication d’un NOTAM de fermeture piste ou aérodrome par-ci, par-là, le plus souvent au contenu maladroit, nécessitant d’être repris à plusieurs reprises, ou l’édition d’un règlement intérieur inapplicable faisant la risée des usagers et des visiteurs. S’ajoute à cela son renoncement, depuis longtemps, à l’astreinte de tenir des réunions périodiques avec les présidents de clubs etc….. Il en est que pour une rémunération plus que correcte (qui absorbe une large part des revenus de l’aérodrome), une telle situation relativement confortable lui laisse des loisirs pour danser la Sardane…

Survint soudainement une information concernant l’axe voltige.

Par un courriel en date du 6 Mai 2021 à 10H39, adressé aux présidents de clubs, Monsieur François André transmet pour information copie d’un message adressé à Monsieur Fayard. Ce message contient un bulletin d’information aéronautique sur la mise en place d’un box voltige au centre de l’aérodrome dont le plancher est fixé à 1000 ft/sol pour les 7 et 8 mai courant, c’est-à-dire, environ 56 heures avant activation.

Fidèle à ses habitudes, Monsieur François André s’est livré les jours précédents à un cafouillage d’échanges avec la DGAC et les usagers. A titre d’exemple, il demandait Initialement la fermeture totale des pistes 09 et 27, c’est-à-dire de l’aérodrome. Fort heureusement, la DGAC lui a fait remarquer qu’il existe un espace de 1000ft sous un box voltige limité à cette altitude plancher!

Autant d’erreurs qu’on pourrait penser non intentionnelles, mais il n’en demeure pas moins que s’il voulait faire disparaître cet axe voltige par suite de plaintes généralisées de riverains pour nuisances sonores, il ne s’y serait pas pris autrement.

Il est vrai que Monsieur François André a une forte propension pour tout ce qui relève du médiatique et de la « Jetset ». Dans cet esprit aura-t-il pensé qu’en offrant l’utilisation de l’axe voltige à Monsieur Boris Fayard, poulain de Monsieur Varloteaux, un potentiel champion de voltige serait un bien pour la renommée de l’aérodrome.

On pourra noter l’absence de considération pour les riverains quant au respect des accords sur le bruit et les horaires d’utilisation qui avaient été précédemment établis et surtout l’oubli de dire que l’avion utilisé serait un monoplace particulièrement bruyant de plus de 300 CV et tel que prévu par le projet d’une école permanente de voltige préparé par Monsieur Pierre Varloteaux avec parfois présence simultanée sur axe de deux Extra 300 SC de 325 CV avec hélices quadri pales particulièrement bruyantes ! 

Il est vrai qu’à Amélie-les-Bains le bruit des avions de voltige de Salon Eyguières n’est absolument pas perturbant.

Ces non-dits, ces erreurs, ces silences venant d’une personne appartenant à la petite communauté de navigants d’essais, sont pour une majorité d’utilisateurs extrêmement décevants, sinon inacceptables. Lorsque Monsieur François André a pris ses fonctions, ils s’attendaient à avoir à faire non pas à une personne aveuglément conciliante, mais à un ancien navigant d’essais au profil franc, compétent, tenant ses promesses et non à un obscur « conspiratore ».

Il est également décevant de constater que les voltigeurs dans l’ensemble n’ont que peu ou pas réagi à ce risque qui pèse sur l’axe. Utilisatrice de l’axe, cette communauté s’est renouvelée, rajeunie au fil du temps, si bien que la mémoire des difficultés rencontrées au début pour créer et  protéger ce bien s’est effacée des esprits. L’existence de cet axe leur semble assurée, inaliénable. Hélas, la réalité pourrait être tout autre, ils feraient bien d’y penser.

Quant à Monsieur Boris Fayard, nous saluons en lui le voltigeur et le compétiteur et nous lui souhaitons pleine réussite. Ses talents de pilote, sa détermination associée à une médiatisation bien conduite devraient lui permettre d’avancer vers les buts qu’il s’est fixés. Toutefois, il lui serait profitable de rester conscient des réalités et de tenir compte du fait que des NOTAM et des autorisations obtenus on ne sait comment, n’excluent pas les règles élémentaires du savoir vivre et de la politesse. Venant d’un voltigeur extérieur, il eut été bien avisé de contacter ses confrères locaux pour se présenter avant d’occuper l’axe tel un coucou et se renseigner sur les mesures conclues avec les riverains afin de préserver cet axe.

Un jour, la régie sera remplacée par un autre organisme qui changera les habitudes et les hommes. Les usagers de l’aérodrome en garderont un souvenir mêlé de saveurs d’amertume et d’opprobre.

Eyguières – Monde de silence

04/05/2021

Charmant petit village de Provence situé entre Salon-de-Provence et les Baux-de-Provence. Vos vacances à Eyguières dans le calme, la tranquillité, sous le chant des cigales qui vous laissera un souvenir exquis entre animations culturelles, particulièrement foisonnantes en 2018, dans le cadre d’ « Eyguières, Capitale Provençale de la Culture« .

Nul n’oserait en douter puisque c’est ce qu’en disent les guides touristiques.

Au passage, si « Capitale Provençale de la Culture » se résume à son récent festival annuel qui a convié des groupes de rap et de hip-hop comme « Nekfeu » et « IAM », on peut se poser des questions sur le sens du mot « Culture » à Eyguières.

Mais revenons au calme et à la tranquillité de ce charmant village.

Le silence eyguiéren, les usagers de l’aérodrome le connaissent bien depuis plus de trois années.

Quelle que soit la question posée à Monsieur Henri Pons à propos de l’aérodrome ou quelle que soit la demande de communication de documents y ayant trait, sa réponse est immanquablement la même : un mutisme total.

Cette « Loi du Silence » municipale, l’AUPASE en est une des victimes les plus évidentes.

Ainsi, pas de réponse à propos des demandes concernant:

  • Les études préalables de faisabilité diligentées par la Commune à propos d’une possible mutation de l’aérodrome vers l’aviation d’affaires, envoyée à Monsieur le Maire dès l’automne 2018 ;
  • L’état d’avancement de la délégation de service publique annoncée pour l’aérodrome  et notamment la signature du contrat de la SEMOP projetée ;
  • Les conditions d’engagement et de rémunération du conseiller aéronautique municipal Monsieur François ANDRE, résidant à plus de 300 kilomètres de l’aérodrome dont il a la charge.

S’ajoutant à ce qui précède, même la communication générale faite par le Maire s’est considérablement étiolée au fil du temps:

  • « L’Eyguiéren« , une revue à peu près trimestrielle qui était destinée à l’information des Administrés, a factuellement disparu.
  • Les rares communications faites aux usagers de l’aérodrome se résument à des annonces concernant la « mise en place d’une SEMOP pour le prochain trimestre » (la Mairie a ainsi inventé le concept de « trimestre par tacite reconduction » …), ou bien, à l’appel des charges à payer pour l’occupation du sol et les taxes d’atterrissages.
  • La Régie, pourtant « constituée juste pour une transition de quelques mois », a abandonné le principe de ses réunions avec les Présidents d’associations depuis plusieurs années, son service minimum en matière de communication se résumant désormais à la publication de NOTAM de fermeture de pistes ou même de l’aérodrome entier, souvent abusifs et injustifiés.

Mais, au fil du temps, nous remarquons que nous ne sommes pas les seuls à nous voir appliquer cette la « Loi du Silence ».

Ainsi, grâce au nouveau blog « Eyguières Info » , nous venons d’apprendre que le domicile de la conseillère municipale Madame Audrey TOURON avait été l’objet d’une action d’intimidation malveillante (bris de vitres) et que les véhicules des conseillers municipaux Madame Virginie ALTEMIR et Monsieur Gérard MIE ont également été vandalisés successivement et en pleine nuit de couvre-feu.

Quelques jours auparavant, agissant dans leur fonction d’élus municipaux d’opposition, les trois conseillers municipaux précités avaient alerté tant le Procureur de la République que le Maire et son adjoint délégué à l’urbanisme du fait qu’une construction sur un terrain agricole était en train d’être édifiée en toute discrétion et sans permis de construire.

Comment ne pas soupçonner en cela un lien direct ?

Comment ne pas penser que la passivité et le silence de la Mairie devant cette infraction notoire d’urbanisme n’ont pas favorisé ces « caillassades » en pleine nuit ?

D’ailleurs, notons au passage, que si on pouvait s’attendre à des gestes et des communications de solidarité de la part de leurs pairs et du Maire envers les conseillers victimes de ces actes, le Silence a encore frappé, et aucun communiqué n’a pour l’instant condamné ces gestes crapuleux.

Eyguières, charmant petit village, et pourtant « monde du silence »…..

Les effets sournois du « contre la montre »

14/01/2021

Au cours des jours ou semaines à venir, Henri Pons présentera sans doute à son Conseil municipal le bilan financier de sa régie aérodrome pour l’exercice 2020.

Comme pour les précédents, nul ne doute qu’il sera légèrement excédentaire, sinon équilibré.

Ceci posé, ce n’est pas en répétant inlassablement une affirmation qu’on la rend  plus crédible.

L’AUPASE, par essence spectatrice aux premières loges de ce qui se passe sur l’aérodrome et forte d’une expérience de quelques 25 années de gestion, a déjà eu l’occasion à plusieurs reprises d’exprimer ses plus expresses réserves quant aux bilans de cette Régie communale, successivement présentés par le Premier Magistrat d’Eyguières pour les années 2018 et 2019.

Compte tenu d’une part des recettes recouvrées auprès des usagers de la plateforme et d’autre part des rémunérations à la charge de la régie pour son personnel et notamment pour le Conseiller aéronautique Monsieur François André, il paraît en effet totalement improbable que cette régie puisse générer de tels résultats sans qu’il y ait transfert de certaines dépenses sur d’autres chapitres budgétaires de la Commune.                                   

En l’état, selon l’appréciation des usagers, il se pourrait que la réalité des faits amène à douter des déclarations répétées de Monsieur Pons qui a clamé à maintes reprises que la régie aérodrome ne coûterait rien au contribuable de la ville.

Face à ce qui pourrait s’avérer comme étant de probables ou évidentes incohérences, l’AUPASE a formulé, dès le 22/07/2020, une demande de communication des bilans.

L’obligation de communication de documents administratifs, pourtant prévue par les textes, ne semble pas être parmi les priorités de la Mairie d’Eyguières.

Le lecteur habitué des billets de notre blog ne sera guère surpris d’apprendre que la missive est restée sans réponse.

Le respect des lois de la République n’étant pas une option, l’AUPASE a porté le dossier en date du 14/10/2020 par devant la CADA (Commission d’accès des citoyens aux documents administratifs).

Sans surprise, cette Commission a émis en date du 10 décembre 2020 un avis favorable à la communication des pièces demandées par l’AUPASE et l’a signifié en même temps à la Mairie d’Eyguières.

La notification précitée accordait à Monsieur Pons un nouveau délai d’un mois à compter du 14/12/2020 pour se mettre en conformité avec la loi en communiquant les bilans financiers de la régie à l’AUPASE.

Ce délai est arrivé à échéance dans un parfait silence de la part de la Mairie d’Eyguières.

Le Tribunal Administratif de Marseille aura donc un dossier de plus à traiter pour rétablir le droit bafoué par un élu de la République et ses services.

Interrogé à ce sujet, un ancien magistrat de la Cour administrative d’Appel de Marseille a conclu par ce commentaire:

« Monsieur Pons joue la montre mais la montre joue contre lui. »

Dont acte.

Le bruit et la fureur….

28/06/2020

Par le titre choisi pour le présent billet, nous avons pensé paraphraser le célèbre roman de William Faulkner et son vagabondage d’esprit qui n’est autre qu’une façon de dévoiler tout ce qui échappe à la pensée en travaillant sur les digressions possibles que peut prendre le récit d’une réalité surréaliste.

Tout ceci nous ramène au cas d’Eyguières …

Le bruit :

C’est celui promis à la population pendant la semaine du 12 au 16 octobre prochain, généré toute la journée par des avions de voltige monoplace de plus de 300 chevaux, évoluant sur l’aérodrome dans le cadre de la compétition de voltige « Open France », organisée par la Fédération Française d’aéronautique et, de toute évidence, avec l’accord de la Mairie, propriétaire de l’aérodrome, sans qu’aucune consultation préalable et même information n’ait été donnée aux usagers voltigeurs et clubs.

La fureur :

Celle des voltigeurs de l’aérodrome de Salon Eyguières qui, depuis la création de l’axe voltige situé à la verticale de l’aérodrome, se sont adaptés, ont fait des efforts pour limiter les nuisances et ont renoncé à utiliser des avions de puissance supérieure à 200 CV.

Cependant, du fait de la compétition prévue, tout cela pourrait devenir vain par le simple fait d’une recrudescence de plaintes qui pourrait conduire l’administration à prendre la décision de supprimer purement et simplement cet axe voltige.

Les lignes qui suivent exposeront à quelles extrémités peuvent conduire l’absence de communication, le mépris des usagers de l’aérodrome et un mélange de légèreté et d’incompétence.

Rappel historique :

En 1991, après de longues et difficiles négociations avec la DRAC Sud-Est et la base militaire de Salon de Provence, les deux sections voltige basées sur la plateforme d’Eyguères obtiennent la création d’un axe voltige leur permettant d’exercer leur activité. A cette époque, sa trace sol se confondait avec le canal bordant l’aérodrome à l’est.

Très rapidement surviennent alors des plaintes pour nuisances sonores venant de la part de riverains résidant à proximité des deux extrémités Nord et Sud de l’axe. Elles visent notamment le bruit généré par le CAP 20, un avion monoplace de 200 CV.

Des mesures seront aussitôt prises par les responsables de la voltige pour contenir les évolutions des avions dans les limites de l’aérodrome et pour interdire toute activité le matin jusqu’à 9H00 et le soir après 19H00.

Il restait cependant quelques riverains insatisfaits, ce qui donnait aux responsables des voltigeurs le privilège de recevoir de fréquentes visites de la gendarmerie d’Eyguières ou de celle de l’Air, venue de Marignane.

Face à cette situation, l’AUPASE, alors gestionnaire de l’aérodrome, négocie auprès de la DGAC le déplacement de l’axe voltige jusqu’à la verticale de la piste 15/33.

De plus, en 2008, le CAP 20 (bruyant) est remplacé par un Extra 200 de même puissance, mais plus silencieux notamment grâce à son hélice tripale.

Depuis cette date, les plaintes ont cessé.

C’est alors qu’au début de ce mois de juin, les usagers de l’aérodrome, à la lecture de la presse aéronautique, découvrent que les prochains championnats « Open de France » vont se dérouler sur l’aérodrome de Salon Eyguières au début du mois d’octobre prochain.

Alors que le protocole d’utilisation de l’axe établi avec la DGAC précise que son utilisation est réservée aux usagers basés ou à leurs invités, aucun responsable n’a été préalablement consulté, ni même informé.

Une enquête rapide fait apparaître que la personne à l’origine de cette initiative à la fois maladroite et malheureuse serait Monsieur Pierre Varloteaux, responsable de l’école éponyme de formation à la compétition voltige, enregistrée actuellement comme « Micro-entreprise en franchise de TVA » à Saint-Cannat.

Au cours d’une récente réunion à l’aérodrome, cet ancien pilote de l’équipe de voltige de l’Armée de l’Air s’était d’ailleurs présenté comme le conseiller aéronautique (sic) de la société NGE, actuellement soumissionnaire à l’appel à candidatures SEMOP toujours en cours à la Mairie d’Eyguières, mais ne voyons en cela qu’un pur hasard …  .

Afin de justifier la faisabilité d’une plateforme dédiée à l’aviation d’affaires à l’aérodrome d’Eyguières telle que souhaitée par Henri Pons et François André, Pierre Varloteaux y avait d’ailleurs exposé sa conception tout à fait personnelle d’une procédure d’arrivée aux instruments pour LFNE en suggérant « de suivre d’abord l’ILS de l’aéroport d’Avignon et de poursuivre ensuite en vol à vue pour Eyguières. »

Edifiant.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce jour-là, il a fait sensation auprès d’un auditoire réunissant plusieurs dizaines de milliers d’heures de vol.

La future clientèle jet-set, quant à elle, appréciera elle-aussi, nous en sommes persuadés.

Le transport aérien commercial en basse altitude, par mauvais temps, à travers les collines des Alpilles avec ses câbles à haute tension n’est certainement pas dépourvu de charme.

On se demande à quoi peuvent bien servir les règles de l’OACI en la matière.

Enfin, passons …

Dans les couloirs de la fédération, on peut d’ailleurs entendre que Monsieur Varloteaux aurait directement proposé à Monsieur Henri Pons d’organiser la compétition de voltige sur son aérodrome et que ce dernier aurait accepté.

Pour les utilisateurs et plus particulièrement les responsables de l’activité voltige, l’étonnement est alors total, car personne n’a daigné préalablement les consulter, ni même les informer, ce qui signifie que quelqu’un a parlé en leur nom et sans leur accord, avec la Fédération Aéronautique et le Directeur Technique National.

Une telle démarche est pour le moins singulière, sinon cavalière.

Nous ne ferons pas état d’une fraternité des gens de l’air, ni des liens amicaux qui existent au sein de la communauté des voltigeurs, mais nous retiendrons que dans cette nouvelle affaire, les règles les plus élémentaires de la politesse ont été totalement bafouées, aussi bien par Monsieur Varloteaux que par la municipalité et la régie.

Ayant acquis une incontestable notoriété et une grande expérience en matière de voltige, Monsieur Varloteaux a atteint au sein de l’Armée de l’Air les sommets de cette discipline.

De là-haut, il a à l’évidence perdu la notion de considération à l’égard des modestes et besogneux voltigeurs de Salon-Eyguières.

Pour ne pas l’accabler, plagiant Charles Baudelaire, nous dirons que:

« Ses ailes de géant l’empêchent »… d’y penser.

Henri Pons, sans doute impressionné par le curriculum aéronautique du voltigeur Varloteaux, voyant dans cette offre une opportunité tant pour attirer sur son aérodrome une compétition de haut niveau que pour enfin faire briller sa régie municipale souvent malchanceuse, n’a, lui aussi, pas daigné en parler aux responsables des clubs et utilisateurs.

Il faut dire que c’est pour lui devenu une vieille habitude qui l’amène à ne se souvenir d’eux que pour réclamer le paiement de taxes et redevances.

A sa décharge, il est possible qu’il n’ait pas eu conscience des nuisances sonores générées par ce type d’avion.

On s’étonnera également que, disposant en la personne de Monsieur François André d’un conseiller aéronautique dont les émoluments comptent dans le budget de la régie, il n’ait pas été prévenu de ce qui précède.

Nous ne pouvons que lui conseiller d’aller pendant quelques minutes du côté de la base de Salon et d’écouter ses compétiteurs s’entraîner quotidiennement.

Il pourra ainsi apprécier les conséquences de sa décision pour ses administrés.

Comme dans les Vaudeville, cette affaire semble toutefois avoir trouvé une issue heureuse puisque la Fédération Française Aéronautique et son Directeur Technique National, alertés par les usagers voltigeurs et découvrant l’insuffisance des infrastructures de l’aérodrome (pas de sanitaires, pas de salle d’accueil, piste étroite…etc.), ont renoncé à organiser cette compétition à Salon-Eyguières.

Faudrait-il pour cela chanter victoire ?

Certainement pas.

Tout ce qui précède illustre parfaitement l’amateurisme, l’incompétence et le délabrement des relations entre la mairie d’Eyguières, sa régie et les usagers de son aérodrome.

Si la commune a la volonté d’envisager un avenir pour cet aérodrome, il serait temps qu’elle prenne conscience qu’il ne sera pas sans et contre ses usagers.